"C’est très dur pour le groupe" : immense déception pour Guéret après sa défaite à Lons-le-Saunier en 16es de finale de Fédérale 3
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Au terme d’un match très disputé, les rugbymen du Rugby Club Guérétois Creuse (RCGC) se sont inclinés 20-12 à Lons-le-Saunier pour le match retour des 16es de finale de Fédérale 3, ce dimanche. Une ultime pénalité adverse a douché les espoirs guérétois. Leur victoire acquise lors du match aller (21-14) n’a pas été suffisante pour décrocher une montée en Fédérale 2. Terrible scénario pour des Vert et noir qui y ont cru. Jusqu’au bout.
Il est d’usage de dire que c’est la loi du sport. Mais devoir s’y confronter peut s’avérer bien difficile.Ce dimanche après-midi, sur la pelouse du stade Dumas à Lons-le-Saunier, les larmes ont coulé sur beaucoup de visages de Guérétois au coup de sifflet final. Des larmes de déception tant les Creusois, joueurs, staff comme supporters ont cru possible une montée en Fédérale 2 jusque dans les derniers instants de la rencontre.©PHOTOPQR/LE PROGRES/Philippe TRIAS - « On était si près, si près du but. Bien sûr c’est la loi du sport mais elle est dure », s’est exprimé avec regrets Patrick Martin, président du RCGC, à l’issue de la rencontre.
Pour un seul point…Avec une avance comptable de 7 points acquise lors du match aller des 16es de finale, les Guérétois se devaient de maintenir cet écart lors du match retour pour monter à l’échelon supérieur. Et les Lédoniens de battre Guéret d’au moins 8 points pour y prétendre, eux aussi.Jusqu’à la 80e minute de jeu, devant près de 2.000 spectateurs dont une centaine de Creusois, les locaux ne menaient que de 5 points (17-12). La montée de Guéret n’était plus qu’à quelques secondes. Puis une malencontreuse faute des Vert et noir donnait une ultime pénalité aux Jurassiens dans les derniers instants de jeu. Ultime occasion de renverser le cours d’un match sous tension du début à la fin. Scénario définitivement insoutenable.
Le président du club adverse, assis en tribune, préfère ne pas regarder le buteur de son équipe tirer. « C’est uniquement en entendant le public autour de moi que j’ai su qu’on était passé devant », raconte Joël Tomakpleconou : son club retrouve la Fédérale 2 deux ans après l’avoir quittée.Alors, logiquement, la joie des uns fait le malheur des autres. Le coup de sifflet final met fin aux espoirs guérétois. Les Vert et noir se trouvant abasourdis après avoir eu le sentiment d’être passés si près du but de la saison. « C’est horrible avec tout le travail qu’on a fait. C’est très dur pour le groupe. À un point près c’est encore pire », regrette l’entraîneur Clément Rochelli.
« Guéret est une équipe extraordinaire »Sur la pelouse, à la fin du match, il essaye de trouver les mots pour réconforter son équipe alors réunie en cercle au milieu de la pelouse.
« J’ai eu du mal à trouver les mots, je leur ai dit que c’était dur mais qu’ils pouvaient être fiers d’eux. On s’en relèvera et on fera encore mieux. »
Faire mieux au terme d’une saison qui a tout de même été parfaitement menée. Bien qu’elle s’arrête en 16e de finale. Tout aussi ému à l’issue d’une rencontre faite d’incertitudes, le président du club de Lons-le-Saunier a voulu le rappeler naturellement : « Guéret est une équipe extraordinaire tout comme ses bénévoles. Ils ont fait deux matchs extraordinaires. Aujourd’hui, ils nous ont posé pas mal de problèmes. Je suis déçu pour eux, très heureux pour mes gars. Mais aussi, je pense à tous les gens qu’il y a autour. La partie sportive est importante mais pas que. C’est toute une population que l’on rassemble, le public, les joueurs, des familles, ce sont des dimanches hors du temps. Ce soir on a gagné mais je retiens l’état d’esprit de Guéret qui était incroyable et son public qui s’est déplacé en masse. Et tant qu’il y a ça, et bah ça donne envie. »©PHOTOPQR/LE PROGRES/Philippe TRIASBien qu’elle l’ait eue tout au long de la saison, cette envie guérétoise a été stoppée dans son élan, ce dimanche après-midi. Toutefois, l’équipe a déjà à cœur de pouvoir s’en saisir de la même manière la saison prochaine. De se servir de ce deuxième échec consécutif pour rebondir et accéder enfin à la Fédérale 2.
« On n’est pas passé loin l’année dernière, on était très près cette année, j’espère que ça passera l’année prochaine »
lance le président guérétois. Puis au capitaine Benoît Adenis, pris par l’émotion, de conclure : « L’année prochaine, on travaillera encore plus dur pour y retourner parce qu’on aime ça. »
Retour sur les actions du match
Le RCGC a échoué d’un petit point sur la pelouse du CS Lons au cumul des deux rencontres, défait 20-12 sur ce second match (succès 21-14 à l’aller). Le buteur lédonien, Thibaut Bitter, a crucifié les visiteurs en passant la pénalité de la gagne dans les ultimes secondes.Guéret ouvrait le bal, grâce à Delfour qui ne manquait pas la mire après un hors-jeu lédonien (0-3, 4e). Visiblement touché dans son orgueil, le CS Lons faisait mordre la poussière au RCGC sur sa première grosse phase offensive : après une belle pénaltouche et un lancer bien exécuté, les phases de rucks s’enchaînaient, jusqu’à ce que Boivin s’empare du ballon et aplatisse en coin (5-3, 8e).Les locaux poursuivaient leur marche en avant, poussant les Guérétois à la faute dans leur camp, pourtant en quête d’une bonne discipline. À 40 mètres, un peu à gauche des perches, Bitter gonflait davantage l’écart (8-3, 22e).
Trop de déchet en touche pour GuéretLes phases offensives, plutôt bien exécutées, permettaient aux visiteurs de gratter une nouvelle pénalité, ô combien précieuse puisque Guéret revenait à deux points (8-6, 25e). Si le RCGC venait à être temporairement réduit à quatorze, à cause d’un geste jugé dangereux de Clément Fontaine sur Bastien Bourgeois (carton blanc), il restait au contact. Bitter ne manquait pas la mire à plus de 40 mètres (11-6, 33e) mais Dufour répondait derrière (11-9, 37e). Dans ce match à enjeux, le duel des buteurs se poursuivait, avec tout de même une avance de cinq points pour Lons à l’entracte (14-9).©PHOTOPQR/LE PROGRES/Philippe TRIAS - En seconde période, Guéret lâchait davantage les chevaux, cherchant à déstabiliser une puissante équipe lédonienne. Mais Delfour connaissait son premier échec au pied, à près de 50 mètres des perches, avant de rectifier le tir (14-12, 47e). Puis, une nouvelle fois, les visiteurs se faisaient chiper le ballon sur une touche, secteur dans lequel ils auront trop péché…Le demi de mêlée et entraîneur des trois-quarts Maxime Lascout a longtemps cherché à temporiser, notamment dans les derniers instants où Guéret avait la montée entre les mains. À 17-12 après une pénalité de Bitter, la tension était à son comble…
Un premier raté de Bitter puis la pénalité de la gagneLes supporters Vert et noir, présents en masse dans les gradins, retenaient leur souffle au moment de la tentative au pied de Bitter à un peu plus de 50 mètres des poteaux (78e)… Il échouait?!L’espoir de faire la fête jusqu’au bout de la nuit était permis mais, derrière, Lons obtenait une nouvelle pénalité, cette fois-ci à 40 mètres à droite des perches. Elle passait et le ciel tombait sur la tête des Guérétois (20-12).
Vincent Faureavec Le Progrès