Lily Bergaud, "la Puce du Cantal", s'en est allé à l'âge de 95 ans
Louis Bergaud, dit Lily Bergaud." La Puce du Cantal". Ce surnom donné aux athlètes qui appartiennent à l'histoire et ont marqué leur territoire. Né le 30 novembre 1928 à Jaleyrac, à quelques kilomètres de Mauriac, dans le Cantal, a participé sept fois au Tour de France, terminant parmi les dix premiers en 1954 et 1958, et remportant deux étapes en 1958 et 1961.
Un championLouis Bergaud en 2020. Photo d'archives Jérémie Fulleringer
Un parcours sportif aux côtés des grands noms du cyclisme français, qu'il côtoyait en toute simplicité et qui dormaient chez lui parfois. Il ne verra pas le passage du Tour dans le Cantal en juillet prochain, lui qui avait passé le sommet du pas de Peyrol en tête autrefois. Sa spécialité ? Grimpeur. Et 150 victoires à son actif, en France et ailleurs. Mais toujours cette discrétion, cette humilité qui le caractérisait et en faisait tout un symbole pour les Mauriacois qui lui ont offert une course "La Lily Bergaud", une cyclosportive courue durant plusieurs années au départ de Mauriac, aujourd'hui disparue.
Rencontre avec le public au Critérium de Marcolès en août 2022. Photo d'archives Jérémie Fulleringer
Une carrière sur un vélo venue naturellement pour cet ancien ouvrier, pour gagner un peu d'argent au départ, comme beaucoup d'inscrits dans les courses cyclistes de villages. Tout d'abord en se rendant au travail depuis la ferme familiale d'Embrassac, à Jaleyrac pour les mines de Vendes, de Bassignac, puis les Tanneries de Bort-les-Orgues, en Corrèze.
Celui qui n'aimait pas le véloDes métiers physiques, exigeants, qui ont affûté son gabarit. Et forgé cet esprit de conquête dans la montée. Une première licence au Vélo club de Mauriac avant une ascension dans le haut niveau, en France et à l'étranger et toujours le Cantal au cœur. Puis l'accident sur une course, en juin 1962, qui met un terme à sa carrière.
Celui qui disait qu’il n’aimait pas le vélo et était tombé dedans un peu par hasard, était toujours présent aux assemblées générales de son club du début, témoigne Michel Vialanet, président du Vélo club de Mauriac et auprès des anciens grands noms du cyclisme comme Poulidor.
Dans le public lors de l'étape Châtel-Guyon-Puy Mary, pour la montée d'Anglards-de-Salers en 2020. Photo d'archives Jean-Paul Cohade
« C’était un homme très discret, très humble, qui ne voulait pas être mis en avant et très gentil, se souvient le président. Je ne l’ai rencontré que tardivement, après ses heures de gloire, cela doit faire 40 ans. Pour ses 90 ans, il nous avait tous invité, il était content d’être entouré de ses amis cyclistes. L’image forte que je retiens, c’est lorsque son petit-fils, Louis, a remporté l’épreuve de Marcolès en tant que cadet. J’étais à côté de Lily Bergaud et il était très ému, la larme à l’œil, très fier de voir son petit-fils gagner une épreuve à laquelle il participait pour la première fois. Son petit-fils qui habite aujourd’hui une autre région fait toujours du vélo et vient nous voir tous les étés pour faire la Nocturne de Mauriac. »
Les obsèques de Louis Bergaud se dérouleront vendredi 24 mai, à 10 heures, en la basilique Notre-Dame-des-Miracles de Mauriac. Un dernier au revoir à un champion au grand cœur de tout un territoire.
Magali Roche