L'altercation avait conduit à la mort d'un septuagénaire à Montluçon : l'accusé devant la cour criminelle
Un homme de 25, poursuivi pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, est jugé depuis mardi 21 mai devant la cour criminelle de l'Allier, à Moulins. La victime, un homme de 71 ans, avait succombé à ses blessures, en décembre 2022, à Montluçon.
Hakim Assogba-Bliki, 25 ans, comparaît depuis ce mardi 21 mai devant la cour criminelle de l’Allier, à Moulins, suite à l’altercation remontant au 10 décembre 2022, dans le hall d’un bâtiment, à Montluçon. Elle avait conduit à la mort, deux jours plus tard, d’un homme de 71 ans.
Hémorragie cérébrale causée par un traumatisme crânienLe résident de l’immeuble situé au 93, avenue du 8-Mai-1945, était décédé au CHU de Clermont-Ferrand, d’une hémorragie cérébrale causée par un traumatisme crânien. Le septuagénaire avait reçu un violent coup à l’arrière du crâne suite une chute.
Sur les faits, la cour doit entendre mercredi 22 mai l’accusé, poursuivi pour violences sur personne vulnérable ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il encourt vingt ans de réclusion. "Je sais que j’ai levé la main. L’après, je n’arrive pas à l’expliquer", a commenté Hakim Assogba-Bliki, ce mardi 21 mai, en fin de matinée, après l’examen de sa personnalité.
"Risque de récidive minime", selon l'expert psychiatreUne personnalité "état limite" marquée par une "dépressivité extrêmement importante", relève l’expert psychiatre, à la barre. Celui-ci n’a décelé aucun trouble du discernement ou du contrôle des actes, tout en indiquant que le "risque de récidive est minime". Et de conclure :
"Cette histoire ressemble plus à un épiphénomène dans l’existence du sujet jusqu'à présent."
Elle est marquée par l’abandon, très tôt. À 1 an, l'accusé et son frère sont placés. La dernière famille d’accueil est à Saint-Pourçain-sur-Sioule.
Il se retrouve sans domicile fixeÀ sa majorité, il atterrit à Montluçon. Déjà accro aux stupéfiants, il se retrouve dans la rue, à errer de squat en appartement. Ce matin du 10 décembre, il sort d’un foyer d’hébergement d’urgence. Voulant se mettre au chaud, il se réfugie dans le hall de cet immeuble qu’il connaît. C’est ce que confirme la pharmacienne, témoin d’une partie de la scène.
Un accusé "calme", ne cherchant pas à fuirLa victime avait appelé les policiers pour faire sortir l’accusé, quand cette professionnelle s’enquiert de la situation. Elle entend l’accusé dire à la victime qu’elle serait "morte avant l’arrivée de la police". Le temps qu’elle retourne dans son officine appeler les secours, elle entend des voix suivies d’un gros boom. À son retour, la victime, consciente encore, est allongée au sol.
À la barre, elle décrit l’accusé comme "calme" et ne cherchant pas à fuir. Il se laisse d’ailleurs emmener sans difficultés par les policiers. Il est en détention provisoire depuis le 12 décembre 2022, jour du décès de la victime.
Portrait de la victime : "Jeannot, le bon vivant"La famille a exprimé sa souffrance et évoqué la personnalité de celui qu’on appelait "Jeannot". Une des sœurs et une des nièces ont dressé le portrait d’un "bon vivant", "très proche de sa famille", qui adorait ses chevaux, les longues marches, la cueillette des champignons, la moto.
Seher Turkmen