Le centre hospitalier d'Ussel perd sa certification : "Pas de risques pour les malades", précise la direction
En 2022, la Haute autorité de santé (HAS) avait accordé la certification au centre hospitalier d'Ussel (Corrèze), à condition qu'un nouveau contrôle de l'établissement et de ses pratiques soit mené dans les deux ans. Il a eu lieu en novembre dernier. Faute d'obtenir 100% de réussite, la certification n'est pas renouvelée. "Cela n'a aucune conséquence sur la qualité des soins apportés aux malades", précise la direction commune.
"Ce n'est pas très agréable et négatif pour le centre hospitalier d'Ussel, en Corrèze. Le résultat du contrôle mené par la Haute autorité de santé (HAS) l'amène à la non-certification du centre hospitalier. On a atteint 89 % des objectifs, il nous manque une petite marche à franchir et nous allons la franchir. Cette non-certification n'enlève pas l'autorisation d'exercer".
Ce mercredi après-midi, à l'annonce de la non-certification par la HAS de l'hôpital d'Ussel, Christophe Arfeuillère, le président du conseil de surveillance de l'établissement et maire d'Ussel, ne cachait pas sa déception : "On ne peut pas se satisfaire de cette non-certification au regard de l'engagement du personnel pendant la période du contrôle mais aussi chaque jour de l'année. On sait qu'il y a quelques manques et nous allons travailler à ce qu'il n'y en ait plus. On a deux ans pour obtenir à nouveau la certification."
Cinq experts ont audité l'hôpitalMais qu'est-ce que la certification d'un centre hospitalier ? La certification est un dispositif d’évaluation externe, indépendant et obligatoire qui a lieu tous les quatre ans. "Elle porte sur la consultation de documents mais aussi sur la désignation par la HAS d'experts professionnels de santé, extérieurs à l'établissement, qui viennent vérifier les critères du référentiel pour obtenir une image globale de l'établissement", explique Cécile Grelou, coordinatrice qualité à la direction commune des centres hospitaliers de Corrèze.
A Ussel, cinq experts ont passé une semaine dans l'établissement en novembre. "Ils ont par exemple suivi des patients "traceurs" pendant tout leur parcours dans l'établissement, de service en service, pour voir comment se fait la communication, la prise en charge matérielle du malade, comment sont les locaux, la dynamique de l'établissement...", explique-t-elle.
Deux points à améliorer dont les locauxAu final, la HAS a indiqué que l'hôpital d'Ussel atteignait 89% des objectifs. Or, la certification est accordée si 100% des objectifs sont atteints. "Nos résultats cette année sont en amélioration par rapport à voilà deux ans. Et depuis le passage des experts en novembre, certains items ont été obtenus. Tout n'est pas parfait, mais les équipes continuent à travailler" a souligné Nicolas Portolan, directeur général de la direction commune des centres hospitaliers de Corrèze.
Que reproche la HAS au centre hospitalier ussellois ? "Il manque une culture qualité au sein du personnel. Il nous faut continuer à emmener les équipes à travailler sur la qualité et nous avons un problème de locaux qui certes sont très bien entretenus par le personnel, mais qui sont anciens", a souligné le directeur général qui a rappelé que des fonds liés au Ségur étaient fléchés pour l'hôpital et que, l'Agence régionale de santé (ARS) a d'ores et déjà notifié que 3 millions d'euros seront engagés pour des travaux sur le bloc opératoire.
Aucune conséquence sur les soinsQuelles sont les conséquences de cette non-certification ?
La direction l'a martelé ce mercredi après-midi. Elle n'a aucune conséquence sur les soins apportés aux malades. "Les malades ne doivent avoir aucune crainte sur leur prise en charge au centre hospitalier d'Ussel. Il n'y a aucun manquement grave de sécurité des soins", a ajouté le directeur de l'hôpital Yoann Balestrat.
Les conséquences sont aussi financières puisque la certification d'un établissement permet à celui-ci d'obtenir une enveloppe financière supplémentaire, "un bonus" que l'hôpital d'Ussel qui en aurait bien eu besoin, n'aura pas cette année.
Le centre hospitalier pourra demander à repasser la certification d'ici deux ans maximum.
Estelle Bardelot