Rencontre avec le dessinateur Pef, en Creuse pour le Festival Pliant
Auteur et illustrateur mondialement connu, Pef est l’invité d’honneur du 11e Festival Pliant, consacré à la poésie sous toutes ses formes. Après Le Donzeil vendredi, il enchaîne plusieurs rendez-vous ce samedi.
Pendant que Taylor Swift faisait le plein à Paris, Le Donzeil accueillait aussi sa star.Et pour cause, puisque des générations d’enfants ont feuilleté les albums de Pef et suivi les aventures de son Prince de Motordu, avec même de vraies groupies : « Il m’est arrivé de me retrouver face à des enfants chauffés à blanc et de devoir fuir par le local à poubelles », raconte-t-il, amusé. Heureusement, au Donzeil, ce vendredi matin, l’ambiance était plus calme et studieuse. Invité d’honneur du Festival Pliant, Pef y animait un atelier d’écriture en compagnie du poète et romancier Éric Ardouin.
150 albums à son actifUne quinzaine de personnes y ont participé dans la petite bibliothèque, cocon idéal pour jouer avec les mots, les lettres, et broder quelques vers à soi. Un espace de création libre et instantanée, un peu à la façon dont travaille le célèbre dessinateur.
Je dessine comme je respire. Je tire à vue, je n’aime pas les brouillons, j’aime voir naître un dessin au bout du crayon. Je suis dans l’immédiateté d’un crobar, qui aura plus de vie qu’un dessin très bien léché.
À 84 ans et quelque 150 albums à son actif, Pef n’a rien perdu de son envie de noircir les pages blanches. « Pour moi, le dessin est une forme d’écriture. L’écriture, c’est du dessin policé, avec des polices d’écriture. Le dessin est sauvage. J’adore quand les enfants se perdent dans les histoires, voir ce qu’ils y trouvent. Et moi, ça me plonge dans un bain de jouvence. Je me revois enfant, avec les livres de prix à couvertures rouges et filets dorés. Je me souviens d’une gravure où on voyait un train qui était poursuivi par une bande d’indiens, avec un troupeau de bisons qui traversait la voie devant la locomotive. J’entendais le piétinement des bisons, les coups de feu… Je crois que je suis allé dans 38 pays, j’ai fait beaucoup de rencontres. Cela fait partie de l’aura de l’écrivain voyageur, mais je ne voyage jamais aussi bien que devant une feuille blanche », confie le dessinateur.
La Creuse, « une belle découverte »La Creuse ? « Mon père animait des ateliers de théâtre et l’un de ses stagiaires était un type extrêmement drôle, qui connaissait beaucoup d’histoires, et je me souviens qu’on l’appelait le Creusois. Mais c’est la première fois que je viens en Creuse. C’est un territoire que je ne connaissais pas et c’est vraiment une belle découverte. »
Il y est encore présent ce samedi avec plusieurs rendez-vous prévus, toujours dans le cadre du Festival Pliant : à la bibliothèque de Maisonnisses le matin pour un apéro-poésie sur le thème “Tirer au canon à encre”, l’après-midi à la Maison du Tailleu, à Savennes, pour un moment “Pef en musique”, puis à 17 h 30 toujours à Savennes mais dans la salle communale cette fois, pour une rencontre avec le public.
Pratique. Plus d’informations sur le Festival Pliant sur : www.lechampsecret.com