Romain Bardet candidat crédible au podium du Tour d'Italie : "Les derniers résultats ont décuplé ma motivation"
Le Giro s’élance aujourd’hui de Venaria Reale. Derrière l’immense favori Tadej Pogacar, Romain Bardet fait figure de légitime outsider. Son état de forme plaide en tout cas en sa faveur.
« Sur trois semaines, il peut y avoir beaucoup de surprises. De nombreux jeunes coureurs arrivent en jambes sur ce Giro. Mais je n’oublie pas Romain Bardet qui a affiché une très bonne forme ces derniers temps et Geraint Thomas qui voudra montrer qu’il est toujours fort. »
Lorsque Tadej Pogacar vous cite comme l’un des principaux favoris avant le départ du Tour d’Italie (ce samedi), cela est forcément honorifique. Mais lorsque l’on demande ce qu’en pense vraiment Romain Bardet à l’évocation de ce statut, l’Auvergnat ne peut s’empêcher de sourire. Flagornerie ou vérité ? Le grimpeur du Team DSM Firmenich Post-NL préfère ne pas trop rentrer dans ce débat-là.
D’autant que le Brivadois le sait, il n’évolue pas tout à fait dans les mêmes sphères que le Slovène. « Si je suis d’accord avec lui sur le fait qu’il a dit que j’étais l’un de ses principaux adversaires ? C’est déjà très difficile d’être là et de se battre. J’espère pouvoir donner mon maximum, notamment en troisième semaine. Si je ne perds pas trop de temps avant les ultimes rendez-vous. Peut-être que je pourrais faire quelque chose de bien. Mais Tadej Pogacar est vraiment un ton au-dessus. »
J'espère être régulier sur ce Giro et de parvenir à mon top en troisième semaine.
Pourtant, derrière l’épouvantail du Team UAE Emirates, Romain Bardet figure bien comme l’un des prétendants légitimes à un podium. Le grimpeur arrive sur le Giro dans un pic de forme relativement similaire à celui qu’il affichait en 2022. Une édition où l’une des trois premières places l’attendait certainement sans un virus qui l’avait alors contraint à l’abandon.
Oui, Romain Bardet affiche actuellement les mêmes référentiels qu’il y a deux ans. On l’a remarqué sur le récent Tour des Alpes qu’il a terminé dans le top 5. Mais on l’a surtout remarqué sur Liège-Bastogne-Liège avec une brillante 2e place… Derrière l’intouchable Tadej Pogacar. De quoi donner de la confiance et de la foi envers le travail effectué cet hiver.
« Les derniers résultats ont décuplé ma motivation, s’enthousiasme Romain Bardet. J’ai effectué un programme similaire à celui de 2022, où j’étais vraiment à mon meilleur niveau sur le Tour d’Italie. Et cela a été satisfaisant de voir la forme que j’avais sur le Tour des Alpes et Liège-Bastogne-Liège. Maintenant, j’espère être régulier sur ce Giro et de parvenir à mon top en troisième semaine. »
Une troisième semaine taillée pour ses qualitésUne troisième semaine où pas moins de cinq étapes de montagne attendent les coureurs avec 18 ascensions répertoriées. Un programme taillé pour les qualités d’endurance du Brivadois qui termine généralement ces grands tours dans un meilleur état de fraîcheur que ses adversaires. De quoi rêver d’un podium ?
« Ce sera dur de battre Pogacar en un contre un. Je refuse d’être uniquement focalisé sur le classement général. Je veux prendre la course jour après jour comme l’a fait Thibaut Pinot l’an passé (le Vosgien avait terminé à la 5e place du général, ndlr). Je veux aborder chaque jour comme une classique. Et l’on verra bien où cela me mène… »
Une victoire d’étape et le grimpeur auvergnat rentrerait dans le cercle fermé des coureurs ayant levé les bras sur chacun des grands tours. Dans un sport où la portée historique demeure très forte, cela aurait forcément de la gueule.
Arnaud Clergue