Ligue 1 : le Clermont Foot peut encore croire au maintien après sa large victoire sur Reims
Le Clermont Foot devrait demander à jouer Reims plus souvent en Ligue 1. Car ce franc succès, un peu inattendu par son ampleur il faut bien l’admettre, est aussi le plus large de la - courte - histoire du club en Première division. Et c’est aussi seulement la deuxième fois que Clermont « claque » quatre pions en L1. Et devinez quoi ? La fois d’avant, c’était déjà face à Reims, lors de la 2e journée, la saison passée.
Clermont Foot - Reims (4-1) : les notes des Clermontois, avec Cham-Rashani en doublette à doublés
Mais le “doudou” rémois ne suffira pas pour sauver les meubles et rester dans l’élite alors que tout le monde ou presque jette depuis un moment déjà et sans trop de ménagement le modeste club auvergnat dans la charrette.
Sur le match de ce dimanche en tout cas, et ceux qui ont boudé le rendez-vous ont eu tort, Clermont a souvent montré un visage séduisant, pour ne pas dire presque emballant. Chose que l’on n’avait pas souvent vue cette saison. D’aucuns se demanderont : pourquoi ne l’ont-ils pas fait plus tôt ?
Quatre buts inscrits pour deux doublés signés Cham et RashaniL’heure n’est pas à l’introspection. Pour sauver ce qui peut encore l’être, et mettre fin à une faiblesse insigne en attaque qui l’a placé là où il est, le staff clermontois avait brandi un brin d’audace. Notamment en titularisant d’entrée quatre éléments à vocation offensive.
À la sortie ? Quatre buts et des mouvements alertes, des situations de jeu et des occasions franches qui ont ouvert la voie à cette orgie qui a fait chavirer un Montpied trop longtemps sevré cette saison. Un public qui n’avait vu que dix miséreux buts inscrits par ses favoris depuis la mi-août et qui, cette fois, a eu droit à un quadruplé serti de deux doublés !
Derrière Cham qui a eu le cran de réussir deux penalties, le trio Virginius-Kyei-Rashani (plus encore ce dernier) a clairement offert d’autres solutions, ouvert d’autres brèches. Et si tout ne fut pas parfait dans la conclusion qui reste perfectible, c’est bien tout le collectif clermontois qui en a tiré le plus grand bénéfice.
Celui-ci ne s’est pas non plus désuni après l’égalisation rémoise, survenue dans la foulée de l’ouverture du score par Cham. À Reims, on a dit et fait comprendre - sans toutefois vouloir trop s’exprimer pour ne pas s’exposer à des sanctions - que l’arbitrage de Monsieur Batta pouvait être sujet à caution.
Ce n’est peut-être pas faux sur un penalty peut-être oublié à un quart d’heure de la fin. Mais le carton rouge infligé à De Smet répondait bien à la logique d’expulsion d’un garçon commettant une faute en position de dernier défenseur. Will Still, le coach rémois, a d’ailleurs embrayé sur « la prestation catastrophique » de son équipe. Mais il a tourné sept fois la langue dans sa bouche pour ne pas exploser et hurler son évident courroux.
En face, c’est un Pascal Gastien ordinaire qui a débriefé ce succès quelque part historique et plus encore si important si près de la ligne d’arrivée. À peine un sourire, pas d’envolée. Le coach sait la situation de son équipe toujours des plus précaires.
Il faudra être fort et opportuniste pour revenir dans le jeu du maintien. Cela passera par Monaco, Lyon et Lorient. Le tout sans filet. Mais après ce succès, la lumière de l’espoir brille encore.
Valéry Lefort