Qui est Achille Meynadier, le lycéen qui va représenter la région AuRa dans un concours national d'éloquence ?
Achille Meynadier, élève en classe de terminale au lycée Lafayette, s’est qualifié pour la finale nationale du concours d’éloquence organisée par le Lions club, qui aura lieu le 24 mai, à Orléans. Une réelle satisfaction pour le jeune homme de 17 ans qui ne compte pas s’arrêter là.
La ville de Brioude est connue pour ses sportifs. Désormais, il va falloir s’intéresser à ses champions d’éloquence. Pour sa troisième participation au concours d’éloquence du Lions club, l’antenne brivadoise envoie un deuxième élève en finale nationale. Après Keira Fleury en 2022, c’est au tour d’Achille Meynadier, élève de terminale au lycée Lafayette, de représenter la cité Saint-Julien, mais surtout la région Auvergne-Rhône-Alpes.
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Le vendredi 24 mai, il va prendre la parole, à Orléans, dans le cadre de la finale nationale. Pour le jeune homme de 17 ans, c’est une réelle satisfaction, mais également une continuité, après avoir tenté sa chance l’an dernier. « J’étais vraiment déçu de ne pas être qualifié l’année dernière », reconnaît-il. Une déception qui a vite laissé place à un autre sentiment. « J’ai été très surpris d’être retenu pour la finale nationale. » Une place glanée à Clermont-Ferrand en défendant le texte qu’il a écrit pour répondre au thème imposé : « Qui n’a jamais pétri et enfourné ne connaît point ce que coûte le pain. » Une citation de l’écrivain français Bernard Clavel qui a inspiré le lycéen.
J’ai fait un discours qui me parle beaucoup et je suis content qu’il ait fonctionné. J’ai fait une production qui me ressemble. Je m’attendais à ce que cela marche à Brioude, mais à Clermont, pour moi, ce n’était pas du tout réalisable.
Son discours, qui est le même à chaque étape, il l’a écrit lui-même. « Je voulais avoir un point de vue personnel. Je n’ai pas souhaité m’approprier les idées d’autres personnes. C’est plus facile à défendre et d’être à l’aise. » Si tout vient de lui, il a pu compter sur l’aide de son professeur de français, monsieur Bastien, qui l’a accompagné, une heure par semaine, pour articuler ses idées, « mais aussi exprimer les choses de manière intelligible », et puis s’entraîner à la diction. Car il doit tenir près de dix minutes sur scène. « La fourchette donnée par le Lions club, c’est entre huit et dix minutes. Moi, à vitesse normale, avec le bon timing et la bonne articulation, mon discours est de 9 minutes 15. »
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Une durée qu’il tient sans regarder ses notes. « Je l’ai fait à Brioude mais depuis Clermont, je ne les prends plus. Cela passe très vite. Une fois que l’on connaît son texte, on le déroule. On a l’impression que c’est une mélodie. » Cette dernière est accompagnée par une sorte de chorégraphie. Rien de plus naturel pour le jeune homme, danseur depuis l’âge de 4 ans. « Dès que je suis sur scène, je me déplace à un endroit, je dis quelque chose. C’est une continuité sur scène, c’est plutôt grisant. »
S’il a toujours aimé être sur les planches, il n’a « jamais eu l’occasion de défendre des idées qui sont importantes. Et cela permet de faire la jonction car dans un discours qui a pour but d’être éloquent, il faut du fond, mais tout est également une question de forme, d’articulation, de manière de communiquer l’idée, d’aller chercher les gens. Si c’est monocorde, personne n’a l’envie d’écouter. » Alors il travaille. Peaufine les petits détails.
« Trouver le bon mot pour pouvoir s’exprimer »Passionné et surtout passionnant, le jeune homme n’en est pas à son coup d’essai. L’éloquence l’a déjà séduit, il y a quelques années, au collège de Langeac. « On a fait un petit concours au collège. C’était un sujet libre et chacun pouvait faire ce qu’il voulait. Ce n’est pas le sujet libre qui m’a plu, mais l’expérience de trouver comment défendre. Trouver le bon mot pour pouvoir s’exprimer. »
Un art qu’il commence à maîtriser. Représentant de la grande région lors de la finale nationale, il n’en revient toujours pas d’avoir gagné à Clermont-Ferrand. « Il y avait des gens de Lyon, Grenoble, de Savoie, Haute-Savoie… C’était étrange. Quand je suis arrivé en disant que je venais de Brioude, il n’y a que le candidat du Puy-en-Velay qui savait où c’était. » (Rires). Maintenant, grâce à sa performance, Achille Meynadier a permis à ses concurrents d’approfondir leur connaissance de la géographie de la Haute-Loire. Mais, de cette participation à ces différents concours, il veut avant tout tirer une expérience personnelle qui lui sera bénéfique à l’avenir.
Je ne souhaite pas continuer à faire des discours mais surtout à travailler les mots et l’écrit
L’an prochain, il aimerait intégrer une classe préparatoire littéraire, à Clermont-Ferrand, pour continuer à argumenter et creuser dans des matières qu’il apprécie comme la littérature et la philosophie. « Si celle de Clermont m’intéresse plus, c’est pour son option cinéma. J’aime cet art, même si je ne connais pas grand-chose. » Et pourquoi pas envisager une carrière dans le septième art. « J’aimerais vraiment pouvoir écrire des scénarios. J’aime l’image et le son, mais surtout les mots. La manière dont les personnages interagissent, comment l’histoire est amenée à nous, c’est ce qui me passionne. »
Si cela ne fonctionne pas, il envisage d’être professeur de français. « Cela m’intéresse depuis petit et fait sens vis-à-vis des concours d’éloquence. C’est aussi de la transmission. » Mais, avant de penser à la suite et passer son baccalauréat, Achille Meynadier a un autre objectif : la finale nationale du concours d’éloquence, le 24 mai, à Orléans. « Pour moi, j’ai déjà gagné. Mon objectif était seulement de passer l’étape de Brioude. Maintenant, ce n’est que du bonus. »
Nicolas Jacquet