Le Clermont Foot, habité d'un esprit guerrier, s'offre le droit de croire encore au maintien en battant Le Havre
Le Clermont Foot s’est donné le droit de croire encore au maintien en venant à bout du Havre (2-1) au terme d’une rencontre électrique, pas toujours maîtrisée, mais habitée d’un état d’esprit guerrier, ce dimanche au Montpied.
Les Clermontois ont pu s’offrir une bière après leur victoire face au Havre (2-1), ce dimanche 17 mars au Montpied. Une gorgée forcément douce après sept potions amères de suite, le dernier de leur précédent succès remontant à Nantes (1-2), il y a deux mois.
Évidemment, si mousse il y a eu, elle n’avait rien à voir avec la saint Patrick, célébrée en ce dimanche de mars où peut-être tout repart pour Clermont.
« En tout cas, ça fait sacrément du bien ! », souriait un Jim Allevinah (1) au visage rayonnant autant de satisfaction que de soulagement. Car le piston-ailier du Clermont Foot sait que la fin de saison « aurait été longue » sans cette quatrième victoire de la saison.
Plus de verticalité, plus de mordant. Et quatre buts inscrits…Un succès dont le mérite premier consiste à offrir un sursis aux partenaires de Neto Borges (2), qui sont venus à bout de Havrais pas vraiment fringants. Mais l’heure n’est surtout pas à gloser sur la note artistique d’un adversaire qui aurait pourtant pu sceller le cercueil auvergnat en cas de succès.
Les Normands ont forcément pensé y parvenir après le carton rouge récolté par Rashani (31e) venu éructer bêtement sous le nez de l’arbitre, et plus encore après l’égalisation d’un Ayew porteur d’une wild-card dans la défense clermontoise (1-1, 45e + 1).
En infériorité numérique, Clermont, qui n’avait pas besoin de cela, s’apprêtait alors à vivre un second acte assurément aussi poisseux que les caisses sorties du marché aux poissons du suranné Petit port, au Havre.
Mais au foot, il est des vertus qui sont parfois récompensées. Celles qui cumulent volonté, abnégation, mordant et entrain plus encore. On l’avait déjà perçu sur l’ouverture du score signée Cham (1-0, 12e), au terme d’une action où Clermont avait touché les dividendes de sa nouvelle verticalité.
« Oui, c’est vrai, parfois, on tournait un peu en rond », concédait après coup Pascal Gastien. Là, l’équipe de l’ancien Marseillais époque Tapie a osé aller plus souvent droit au but. Cela lui a porté chance. Elle qui a même inscrit quatre buts ! Et même si deux ont été refusés pour un hors-jeu de deux centimètres de Virginius rattrapé par la VAR et une petite main de Matsima, cela dit beaucoup de l’engagement nouveau de l’équipe toute entière.
Quatre buts marqués, la chose n’est arrivée qu’une fois en L1, à Reims en août 2022. Ce jour-là, Clermont pensait même avoir trouvé un nouveau serial-buteur avec Andric pour remplacer Bayo, encore en panne ce dimanche dans le camp d’en face.
Le Serbe est aujourd’hui au frigo. Comme l’ont été le temps de ce match la doublette Nicholson-Kyei, priée de revoir ses gammes avant de revenir en grâce. Sans vrai neuf, Clermont a su en faire. Avec ou sans eux, il faudra recommencer dans quinze jours pour la venue de Toulouse au Montpied. Ce sera un autre cap à franchir pour se sauver.
(1) Il n’ira finalement pas en sélection avec le Gabon et restera au club. (2) Borges et Gastien seront suspendus pour la venue de Toulouse, tout comme Rashani, exclu face au HAC.
Valéry Lefort