Condamné pour avoir violemment agressé un couple à la sortie du casino de Châtel-Guyon : "Allez, mettez-moi en prison !"
Le soir du 25 février 2024, un couple de Puydômois sort du casino de Châtel-Guyon. Là, un autre couple leur saute littéralement dessus. Les victimes sont rouées de coups. Les vigiles sortent à temps et le couple d’agresseurs prend la fuite. "C’est pas moi ! On a vu que ça s’embrouillait, nous, on faisait les mégots par terre car on n'avait plus de tabac. On est rentré car on voulait pas s’en mêler", assure le prévenu, très agité dans le box. « J’avais promis à ma famille et au juge de plus me battre. Donc je me bats plus ! J’ai plus le droit de me battre !"
"C'était extrêmement violent, ma femme aurait pu mourir"Le lendemain soir, le prévenu et sa compagne sont de retour au casino. Ils souhaitent commander dans l’établissement mais on leur refuse les consommations. "J’ai demandé des paquets de Marlboro, un diabolo caramel pour ma femme et un chocolat pour moi. Ils ont pas voulu me servir car ils ont dit que j’avais agressé, mais c’est pas moi ! ", répète le Puydômois de 31 ans.Le tribunal lui présente la photo issue des caméras de surveillance où on le distingue clairement lui et sa compagne. En vain. "Si ce n’est pas vous, vous avez un sosie", constate la présidente Virginie Favier-Labaune.
Une jeune femme victime d'un violent car-jacking à Clermont-Ferrand, ses deux agresseurs derrière les barreaux
Présent à l’audience, le mari victime reconnaît formellement le prévenu. "Ça a été extrêmement violent, ma femme aurait pu mourir. Je n’ai aucune haine, ni désir de vengeance contre lui. Mais je ne voudrais pas que ça aille plus loin. Il faut que cet homme se fasse soigner", témoigne-t-il, défendu par Me Loiacano.Si le prévenu, sous tutelle, ne présente pas de maladie psychiatrique, il est déficient intellectuellement. Et déjà condamné pour violences. "Il est clairement malade", plaide Me Shveda en défense. Son client est également poursuivi pour des outrages et des violences sur cinq policiers lors de son transfert au commissariat. "Il faut quand même être courageux pour interpeller un homme comme le prévenu", constate Me Sigaud, pour les fonctionnaires, de concert avec Me Raison. "Je me suis défendu ! Ils ont pris quelques beignes et voilà !", s’insurge le mis en cause. Il s’agite, s’assoit, se relève, se met à hurler… "C’est pas moi et ma femme (*), elle y est pour rien ! Allez, mettez-moi en prison gratuitement ! C’est ça la justice ! Mettez-moi en prison !" Il continue de hurler et se met à pleurer, avant de demander à quitter la salle d’audience.De retour au prononcé du jugement, Myron Lamonica est condamné à vingt-quatre mois de prison, dont douze avec sursis probatoire. Il est maintenu en détention. (*) La compagne a été internée en psychiatrie. Elle est toujours hospitalisée.
Julien Moreau