Paris 2024 : en avant-première, on vous fait visiter le village olympique

Construit à proximité du Stade de France, le village olympique sera officiellement livré à Paris 2024, ce jeudi 29 février. En avant-première, nous vous avons pu déambuler sur les 52 hectares de ce site unique, traversé par la Seine, et qui concentrera les plus grands champions de la planète, à partir du 18 juillet. Lieux de vie, équipements sportifs et médicaux, appartements : on vous fait la visite !

Casque sur la tête, gilet orange sur le dos et chaussures de sécurité aux pieds. En ce début d’après-midi frisquet, un ouvrier, à genoux, s’affaire à coller des pavés au détour d’une rue. Un peu plus loin, d’autres sont chargés de planter des arbustes ou encore d’installer du mobilier urbain. En attendant que Teddy Riner, Simone Biles, Armand Duplantis et plusieurs milliers d’autres athlètes prennent possession des lieux, à partir du jeudi 18 juillet, le village olympique est encore une gigantesque ruche où l’on s’affaire aux préparatifs. On y croise des engins de levage, des camions de livraison et des équipes qui s’agitent dans tous les sens.

Le plus gros est néanmoins achevé, puisque les 91 bâtiments commandés pour les JO sont tous sortis de terre pour former ce que les organisateurs de Paris 2024 appellent « la ville européenne du XXIe siècle ». Installé à cheval sur trois communes – Saint-Denis, Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis – le village s’étend sur 52 hectares, à moins de deux kilomètres, à vol d’oiseau, du Stade de France.

Les lieux abritaient autrefois une grande usine électrique, et c’est là que le réalisateur Luc Besson a installé, en 2012, sa Cité du Cinéma. Elle a été intégrée au cœur du village et le bâtiment principal, un magnifique vaisseau de verre de plus de 400 mètres de long, jouxté de plusieurs patios, servira de restaurant. Un “resto usine” puisque 40.000 repas seront servis quotidiennement, à toute heure du jour et de la nuit, quand les Jeux battront leur plein.

Coiffeur, banque, bar, Poste, boutique… : une ville dans la ville

Construit à un rythme effréné, en moins de six ans, pour un coût global avoisinant les deux milliards d’euros, le village a plutôt belle allure, avec ses rangées d’immeubles d’une dizaine d’étages aux façades colorées, dans des tons sobres.

Quand la végétation aura fait son nid - 1.000 arbres et 7.000 arbustes ont été mis en terre – l’endroit aura même du charme, notamment sur les rives de Seine, où une promenade a déjà été aménagée, avec des planches de bois. Car c’est l’une des curiosités du village, il est traversé par la Seine. Environ 3.200 des 14.250 athlètes et accompagnants seront logés sur l’île Saint-Denis, dans le prolongement d’un éco-quartier préexistant, où l’atmosphère promet d’être un peu plus calme.

Le village est traversé par la Seine. 

Le cœur du village, lui, battra autour de la place olympique, dont le visage n’est encore qu’une esquisse à ce jour. Mais on y retrouve déjà sa pièce maîtresse, une grande rampe en arc de cercle. Viendront s’y agréger cet été différents commerces - banque, Poste, boutique officielle, point d’informations touristiques, café, coiffeur, manucure… – pour faire de cet endroit une petite ville dans la ville. Les athlètes pourront aussi regarder les compétitions sur un grand écran en extérieur, ou s’ils préfèrent, s’installer un peu plus loin, au “sports bar”, un lieu de divertissement, sur les quais, où seront également retransmises les épreuves. En revanche, ils ne pourront pas y commander d’alcool, interdit au village. Officiellement, du moins… 

Une clinique dans le village

À l’entrée de ce repaire de champions, sans doute mieux gardé qu’un coffre-fort pendant les Jeux, des bus à destination des lieux de compétitions s’arrêteront toute la journée. Aux heures de pointe, il y en aura deux à trois… par minute?! Pendant ce temps-là, ceux qui en auront fini avec les épreuves pourront prendre la ligne 13 du métro, voisine du village, et partir à la découverte de Paris… Ceux qui auront besoin de soins n’auront qu’à pousser les portes de la clinique, installée dans une école de kiné, et où 200 médecins les attendront. Il va sans dire, vu la population, que salles de fitness et d’entraînement seront à disposition…

Des purificateurs d'air ont été installés. 

Privilège du pays organisateur, la France a choisi la première ses quartiers d’été, suivie des autres principales délégations par ordre d’importance (45 à ce jour). Les Bleus auront-ils vue sur la Seine depuis leurs balcons, dont la plupart des immeubles sont pourvus?? « Pour des raisons de sécurité, on ne répondra pas à cette question », élude avec le sourire Laurent Michaud, le directeur du village, très heureux, en revanche, de mettre l’accent sur toutes les réalisations écologiques du site.

Le souci de l'empreinte carbone

Sols clairs pour éviter de stocker la chaleur, gros purificateurs d’air en forme de champignons, architecture qui favorise la circulation de l’air, matériaux faiblement carbonés, chauffage par géothermie, production d’énergie solaire photovoltaïque, transport fluvial pendant le chantier : nombreuses ont été les initiatives pour réduire l’empreinte carbone. Un bilan raboté de « 47 % sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments », annonce fièrement l’organisation.

Les Jeux se déclinant aussi en version paralympique, les infrastructures ont été pensées de manière inclusive. Quelques touches artistiques ont même été déposées çà et là, avec des œuvres perdues dans les allées et jardins…

L'entrée du restaurant des athlètes. 

La phase de chantier désormais achevée par la Solideo, la société qui a chapeauté la construction, Paris 2024 récupérera les clés du village, ce jeudi. Avec un dernier grand défi à relever parmi des centaines de petites missions à accomplir : installer 350.000 pièces de mobilier dans les appartements, rien que ça?! Le compte à rebours est enclenché : J-148 avant l’arrivée de Teddy Riner et ses copains…

Romain Léger