Le rôle de l'ombre (mais décisif) d'Hélène Bourbouloux dans l'histoire du casino de Pompadour

Quel rôle a joué l'administratrice judiciaire, Hélène Bourbouloux, dans le changement législatif qui permet désormais à Pompadour en Corrèze d’ouvrir un casino ?

« Quand je peux rendre service, j’essaie de donner un coup de main », répond-elle simplement. Sa force, c’est son carnet d’adresses. D’ailleurs, elle désigne son téléphone comme son bureau. Un téléphone qui a un répertoire à faire pâlir n’importe quel lobbyiste. « Une entreprise, c’est plein de gens : des salariés, des clients, des fournisseurs, des banques, des actionnaires, des repreneurs, des concurrents. Ma nature fait que j’aime bien les gens, j’aime bien parler. Ça m’est facile et depuis toujours. Je crée facilement le contact. »

« C’est pas juste pour se faire plaisir »

L’administratrice judiciaire a « donné un coup de main à la mobilisation pour avoir un casino à Pompadour ». Non pas parce qu’elle aime particulièrement les jeux d’argent.

« J’ai fait partie des gens qui ont essayé de faire valoir et de porter cette ambition, en contrepartie d’une perte d’activité économique d’année en année qui est liée à la réduction de la filière cheval. C’est pas juste pour se faire plaisir ! C’est indispensable pour maintenir une activité dans notre territoire. » Un territoire qu’elle connaît bien puisque sa maison familiale se trouve dans la commune voisine de Lubersac.

Connaître les bonnes personnes

« Le carnet d’adresses, le réseau relationnel, constitué au fur et à mesure des années, m’a permis de connaître les bonnes personnes qui pouvaient aider, de renforcer des messages quand il y en avait besoin. Mais je n’étais vraiment pas toute seule, relativise-t-elle. C’est un projet qui a été porté par le maire de Pompadour, Alain Tisseuil, par les communes autour mais surtout par les députés corréziens, par le sénateur Nougein qui lui-même a d’abord poussé au Sénat… »

Pouvoir de persuasion

Et elle est persuasive, Hélène Bourbouloux. Elle le sait. « Ça m’a occupé un certain nombre de fois. On m’a même lancé parfois : “mais pourquoi t’intéresses-tu tant à ce casino de Pompadour ?” » Alors dans l’ombre, elle a appuyé sur les bons boutons. « Ils se sont dit, on va le faire parce qu’Hélène, elle est bavarde. Si on ne le fait pas, elle va nous rappeler », plaisante-t-elle. 

Émilie Auffret