Trois Aurillacois suspectés de vendre de l'héroïne incarcérés en attendant leur procès (Cantal)
Sept personnes avaient été interpellées mardi 30 novembre, à Aurillac, dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’héroïne qui durait depuis l’été. Trois hommes identifiés comme des cadres ont été incarcérés, ce jeudi 2 décembre, dans l’attente de leur procès.
Il hurle en entendant le délibéré, interpelle la présidente, s’agace : ce jeudi 2 décembre, un Aurillacois de 40 ans a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Riom (Puy-de-Dôme). Un retour à l’ombre pour le quadragénaire, tout juste sorti de détention en avril : il avait bénéficié d’un aménagement de peine sous bracelet électronique pour finir de purger une condamnation à cinq ans et demi de prison ferme, déjà pour trafic de stupéfiants.
Il a replongé, « je ne sais pas comment faire, quand on sort de prison et qu’on a des dettes... », tente-t-il pour justifier sa délicate situation, à la fois prévenu et probationnaire. Il a été interpellé parmi sept personnes, aux aurores, mardi, et de petites quantités de stupéfiants, héroïne et cannabis, ont été saisies. Deux femmes avaient été rapidement laissées libre, deux hommes ont été condamnés, en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Restait donc trois hommes, identifiés comme étant plus impliqués dans le réseau. Ils ont été renvoyés en comparution immédiate hier et ont demandé un renvoi pour préparer leur défense, comme la loi le permet.
À chaque fois, Agathe Bord, au parquet, a demandé un placement en détention provisoire. Pour le quadragénaire tout juste sorti de prison, « il connaît parfaitement les risques, les conséquences, sait que la répression peut être forte ». Même réquisition pour un autre homme, 40 ans également, déjà condamné pour trafic de stupéfiant à Aurillac en 2019 et 2020. Le troisième n’échappe pas à la même demande du ministère public, malgré un casier plus léger. Objectif du parquet : éviter qu’ils n’accordent leurs violons avant l’audience, le 4 janvier prochain.
Car si le dossier est épais – la Sûreté urbaine travaille le sujet depuis cet été –, les relations entre les uns et les autres restent à définir plus précisément. Le tribunal a suivi les réquisitions, et pour éviter toutes relations entre les trois protagonistes, a choisi d’incarcérer le premier à Riom, donc, le second à Rodez (Aveyron), et le dernier à Aurillac.
Pierre Chambaud