En 1974, Valéry Giscard d'Estaing s'imposait comme "candidat de la jeunesse"
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Pour le premier anniversaire de sa mort, le 2 décembre 2020, le nom de Valéry Giscard d’Estaing a été donné à une avenue de Chamalières, dont il a été le maire de 1967 à 1974. Un timbre à son effigie a aussi été inauguré, fin novembre, en présence de Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau, venus évoquer "le président de la modernité".
Venus, fin novembre, pour l’inauguration d’un timbre à son effigie, les anciens ministres Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau ont rendu hommage à Valéry Giscard d’Estaing, « président de la modernité » au cours d’une conférence organisée par la Fondation Valéry Giscard d’Estaing, quelques jours avant le premier anniversaire de sa mort. Accueillis par Louis Giscard d’Estaing, maire de Chamalières, Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau, ont remonté le fil de temps jusqu’en 1974 : l’année de « la campagne victorieuse » qui allait transformer le maire de Chamalières en jeune président de la République.
Sous un chapiteau devant la mairie - là où Valéry Giscard d’Estaing a annoncé officiellement sa candidature à la présidence de la République, le 8 avril 1974 - les deux anciens ministres ont rappelé que « ce moment a été le début des campagnes électorales modernes en France » et ont évoqué « les premiers pas de cette aventure un peu incroyable, car il faut rappeler que VGE n’était pas du tout le favori de cette élection?; nous étions un tout petit groupe autour de lui, surtout des Parisiens, nous appuyant sur le petit réseau des Républicains indépendants et des clubs Perspectives et réalités?; nous étions dans de petits locaux de 1.200 m2 qu’on nous avait prêtés rue de la Bienfaisance?; c’était même un peu le bazar?! »
"Une campagne extrêmement moderne qui marqua les esprits"C’est dans ce petit noyau de proches qu’avait fusé le slogan « Giscard à la barre » qui allait faire recette?! Valéry Giscard d’Estaing apparaît tout de suite comme « le candidat de la jeunesse, il est le plus à l’aise à la radio et à la télé - encore rare - contrairement à François Mitterrand à l’époque?; ce fut la première campagne des médias, avec une réelle importance de la PQR et de la presse nationale » se souvient Jean-Pierre Raffarin, qui évoque « une campagne extrêmement moderne qui marqua les esprits, des réunions d’un style nouveau avec le Chant du départ, des jeunes en tee-shirts à l’effigie du candidat, les premières affiches en couleur… ».
Le 8 avril 1974, à l'occasion de la conférence de presse annonçant sa candidature. Photo Jean-Yves Arnaud.
" L'ouverture, c'était la marque de fabrique de Valéry Giscard d'Estaing. Il a changé le cours de la politique française, il a apporté un souffle nouveau - son souffle personnel - a su libérer les énergies pour faire une France à l’aise dans son siècle, une France apaisée, libérale, ouverte à l’Europe, ouverte aux réformes".
Celui qui avait annoncé en début de campagne « Je n’attaquerai personne » allait aussi laisser son empreinte lors du débat du 10 mai 1974 en lançant au socialiste Mitterrand l’apostrophe devenue célèbre : « Vous n’avez pas le monopole du cœur ». Les sondages du lendemain donnaient VGE vainqueur… ce qu’allait confirmer le deuxième tour de scrutin.
Douze ans à Rivoli et sept ans à l'Elysée - Valéry Giscard d’Estaing a été élu secrétaire d’État aux finances, le 8 janvier 1959, à moins de 33 ans, puis ministre des Finances en 1962. Il enchaînera les postes de ministre pendant douze ans avant d’être élu président de la République le 19 mai 1974 (avec 50,81 % des suffrages face à François Mitterrand, qui l’a battu à l’élection suivante). VGE a également été élu neuf fois député du Puy-de-Dôme. Il a été chef de parti des Républicains indépendants (de 1965 à 1974), puis de l’UDF (de 1988 à 1996).
Laurence Coupérier