Accusé de viols commis en forêt dans l'Allier, tel un « prédateur », il encourt la prison à perpétuité

Il nie les faits. Farouchement. Pourtant, l’homme de 37 ans jugé, depuis hier devant la cour d’assises de l’Allier, doit répondre de deux accusations de viols formulées à son encontre avec, à chaque fois, un mode opératoire quasi similaire. De quoi faire dire aux enquêteurs, lors d’une longue instruction, que l’accusé présentait les caractéristiques d’un « prédateur ».

Il conduisait les femmes en  pleine forêt

La première plainte avait été déposée en 2016. À l’époque, une femme alors âgée de 26 ans avait raconté aux policiers avoir subi un viol la veille, au retour d’un mariage auquel elle avait assisté à Montluçon. Elle avait croisé un inconnu dans la rue, un échange s’était noué et, parce que la jeune femme avait loupé son train pour rentrer à Riom, l’homme avait proposé de la ramener. Il l’avait transportée jusqu’à chez lui, à Vichy, prétextant un « problème de voiture ». Puis il l’avait conduite dans une forêt en repartant à Riom, en pleine nuit. C’est la que la jeune fille dit avoir été violée, « jetée sur le capot, après avoir reçu des coups de poing », ainsi qu’elle l’expliquera en remuant ses souvenirs.

Au moment des faits, elle avait aussi dit avoir senti « un immense sentiment de faiblesse et de fatigue ». Quelques jours plus tard, des traces de Zolpidem, un puissant somnifère, avaient été retrouvées dans son sang. Elle avait aussi un hématome entre les cuisses.

A-t-elle été droguée à son insu, puis violée ? Pour elle, l’affaire ne fait aucun doute. Le somnifère aurait pu lui être administré lors du passage au domicile du violeur présumé. Là, l’homme lui avait fait manger un kebab et boire un soda. Puis, parce qu'elle avait mal à la tête, il lui avait donné un comprimé. Un paracétamol, d'après lui. Puis, il avait conduit la jeune femme en forêt…

Déjà condamné par une cour d'assises...pour viol

Une forêt. C’est là, aussi, que l’accusé avait emmené son autre victime présumée, qui affirme avoir été violée dans les bois, près de Vichy « à l’été 2016 ou 2017 ». Lors de l’instruction (elle n’était pas présente à l'audience), cette femme de 30 ans avait expliqué avoir rencontré l’homme dans un bar, à Vichy, puis avoir noué avec lui un lien sur fond de consommation de stupéfiants. Un jour, il lui avait promis de l’héroïne et l’avait emmenée en forêt, où le viol aurait été commis.

Autant d’accusations que Mourad Mahdjouba nie donc en bloc, expliquant que, quand il avait des relations avec les femmes, « la plupart étaient consenties ». De quoi laisser la cour et le parquet sceptiques… Jugé en état de récidive (*), l’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

(*) Il avait déjà été condamné pour viol, en 2010, devant la cour d’assises de l’Indre, écopant d’une peine de cinq ans de prison, dont un avec sursis.

Pierre G.