Un salon des vins naturels qui sort du conventionnel à Saint-Rémy-sur-Durolle (Puy-de-Dôme)
Samedi 4 décembre, le 18e salon des vins natures, organisé par Les 10 vins cochons, se tiendra à Saint-Rémy-sur-Durolle (Puy-de-Dôme) avec près de cinquante exposants.
Ils en étaient presque les précurseurs en France, du salon des vins natures. Aujourd’hui, il y en a plusieurs chaque semaine. Celui de Saint-Rémy-sur-Durolle reviendra pour la 17e fois samedi 4 décembre, à l’occasion de sa 18e cuvée. Et parce qu’annulé l’an dernier, Jean-Philippe Juge, président, et Jennifer Montagne, membre, retrouvent un peu d’allant.
Quel type de professionnels retrouve-t-on lors de ce salon ?
Principalement des vignerons et viticulteurs. Ils sont tous vignerons, et la grande majorité sont viticulteurs. Ils devraient être une cinquantaine, c’est la moyenne des dernières années. Mais il y aura des nouveaux, parce que cette année, ça a été compliqué, certains n’ont pas de vin, alors on en a profité pour en inviter d’autres, d’un peu partout en France. Auvergne, Roussillon, Alsace, Pays de Loire. Mais pas de Bordeaux. Même si ce n’est pas un choix, il y a des années où l’on en a eu, et on n’a jamais été très convaincus… C’est plus que conventionnel.
Oui, parce que vous recherchez des vins typiquement et exclusivement naturels ?
Absolument, la viticulture est faite plus que proprement, en bio, voir biodynamie. Sans avoir forcément l’appellation, ils travaillent tous ainsi. Ensuite, la vinification se fait sans sulfite par exemple, sans filtration, sans soufre. Et si tous les vignerons n’ont pas leur cuvée en nature, on insiste pour qu’ils le stipulent.
Qu’est-ce que cela apporte aux vins ?
Plein de cépages oubliés sont retrouvés, le terroir est beaucoup plus présent, les vins sont moins lissés. Une même vigne d’une année sur l’autre, ne donnera pas le même vin, en fonction de plein d’éléments. Ça amène une diversité énorme.
Il faut accepter d’être étonné. On sort des sentiers battus, on s’y fait très vite en général. Passée la première surprise, les gens trouvent ça intéressant. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Et tous les vins vont bien.
Pourquoi vouloir valoriser cette production ?
Déjà nous, on aime ça, on a envie de le faire découvrir, et c’est l’avenir du vin. Tout le monde en a marre des produits chimiques, qui stérilisent la terre, qui se retrouvent en nous. La viticulture est l’un des corps agricoles à en utiliser le plus. Mais ce n’est pas aussi facile de faire du vin sans chimie.Dessin : Fabrice Mina Les producteurs ont l’air de s’y retrouver quand même…
Moins de produits, moins de machines, ça se vend de mieux en mieux, donc oui. Les vignerons savent qu’ils font un meilleur produit, ils prennent moins de risques pour leur santé, ça leur coûte moins cher, et ils gagnent plus leur vie. Même les Auvergnats, ça devient compliqué finalement de trouver des bouteilles. Ils sont obligés de garder des bouteilles pour le marché local. On incite d’ailleurs les gens à venir goûter ce vin naturel d’Auvergne. Les Japonais ne le dénigrent pas du tout par exemple (rires).
La fréquentation du salon évolue-t-elle au fil des éditions ?
En 18 ans, on a vu la clientèle évoluer, un rajeunissement des gens. Les dernières années on a fait 500 entrées en moyenne, alors qu’au début on avait 10 vignerons, et si on faisait 100 entrées… C’était le maximum. Le salon commence à avoir une réputation. Jusqu’à il y a cinq ou six ans, on avait des importateurs chinois, américains, ou japonais qui venaient, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de salons en France.
Propos recueillis par Alexandre Chazeau
Pratique.? Samedi 4 décembre de 10 heures à 19 heures à la salle du plan d’eau de Saint-Rémy-sur-Durolle. Entrée : 6 € avec un verre à dégustation offert. Stands de charcuterie, produits sardes, salaisons espagnoles, poissons fumés hollandais, brasseur artisanal.