Le jeune cambrioleur au tournevis condamné à vingt-six mois de prison ferme à Clermont-Ferrand
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Pris en chasse par les victimes et des voisins, puis interpellé par la police, après un cambriolage commis dimanche, dans une maison du quartier de la Plaine, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), un jeune homme a été condamné à vingt-six mois de prison et aussitôt placé en détention, ce mardi.
Ce jeune homme de 22 ans l’a répété, ce mardi après-midi, face au tribunal correctionnel clermontois, qui le jugeait dans le cadre d’une comparution immédiate : il a été « entraîné » par un autre homme, prénommé « Marco », dans le cambriolage qu’ils ont commis, dimanche, en pleine journée, dans une maison du quartier de la Plaine, à Clermont-Ferrand.
Des voisins et leur chien aux trousses du cambrioleur« Je n’étais pas dans mon état normal, on avait fumé du shit juste avant d’y aller », avance-t-il. Et il n’a « pas voulu blesser volontairement », avec un tournevis utilisé pour l’effraction, un jeune couple de voisins qui s’était ensuite lancé, avec son chien, à sa poursuite pour tenter de les intercepter, lui et son complice (*).
Seul Denis Radosavljevic, essoufflé après cette cavalcade, avait finalement pu être stoppé dans sa tentative de fuite, avant d’être maîtrisé et interpellé par des équipages de la Bac.
« J’ai eu peur du chien et j’ai fait un geste avec le tournevis pour me défendre, parce que le Monsieur voulait me frapper », a-t-il tenté d’expliquer depuis le box des prévenus.
Présent dans la salle, le jeune couple ne raconte pas du tout la même histoire… « Il était très agressif et très déterminé. Il voulait vraiment donner des coups de tournevis pour pouvoir s’échapper », martèle la jeune femme (blessée à la main par le tournevis, elle a fait l'objet de deux jours d'ITT et son conjoint, atteint au front par l'outil, d'un jour, NDLR).
« Ce sont des cambriolages préparés et le prévenu fonctionne selon le principe d'une délinquance choisie ».
Le procureur de la République, Laure Lehugeur, tout en rappelant les six mentions figurant au casier judiciaire du jeune homme – dont la nationalité précise n’a pu être déterminée (il est né en Italie de parents serbes) – n’a pas, non plus, cru un instant à la thèse du « voleur malgré lui ». « C’est un véritable professionnel du vol, et pas un homme qui aurait été embarqué dans cette expédition à l’insu de son plein gré ! », a-t-elle souligné. Elle a requis deux ans de prison ferme, ainsi que la révocation de deux peines de huit et six mois de prison avec sursis, prononcées en octobre 2018 par les tribunaux correctionnels de Meaux (Seine-et-Marne), puis de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le tout assorti d’une interdiction définitive du territoire (2) et d’un mandat de dépôt.
« J'ai la sensation qu'il n'y a que la défense qui semble s'émouvoir du sort et de la situation personnelle du prévenu ! ».
« J’ai l’impression que l’on confond ici comparution immédiate et justice expéditive », a ensuite regretté Me Domitille Fauve en défense.
« On ne fait pas beaucoup de cas de la situation personnelle du prévenu, père de deux petits garçons, ni de ses explications ». « Il a tout reconnu spontanément, même ce qu’on ne lui demandait pas. S’il dit avoir eu peur et ne pas avoir voulu faire de mal à qui quie ce soit, il n’y a pas de raisons de ne pas le croire. Depuis dimanche, il n’a de cesse de s’excuser... », a-t-elle ajouté, plaidant notamment la relaxe pour les faits de violences. Pour le reste, elle a sollicité « une peine qui puisse être assortie d'un sursis probatoire ». « Ou sans mandat de dépôt dans le cas d'une peine ferme ».
Le jeune cambrioleur a été condamné à vingt six mois de prison ferme (un an et la révocation des deux sursis) et aussitôt placé sous mandat de dépôt. Le tout assorti d’une interdiction définitive du territoire, mais aussi de celle de détenir une arme pendant quinze ans.
Il devra, par ailleurs, verser 100 euros de dommages et intérêts à la jeune femme, qui s'est constituée partie civile, à l'audience, avec son compagnon.
Christian Lefèvre
(1) La victime du cambriolage, qui les avait dérangés quasiment en plein « travail », les avait, elle aussi, poursuivis, avant de recevoir le renfort des voisins.
(2) Il fait, depuis mars dernier, l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Dans l’attente de la mise à exécution de cette mesure, il a été assigné à résidence à Clermont-Ferrand.