Depuis le 15 octobre, le nombre de tests de dépistage du Covid en chute dans les pharmacies d'Issoire (Puy-de-Dôme)
Avec le déremboursement des tests antigéniques, les pharmaciens d'Issoire (Puy-de-Dôme) ont observé une nette diminution des demandes. Pour autant, les candidats à la vaccination ne semblent pas plus nombreux.
La mesure gouvernementale a eu un effet immédiat. Les jours qui ont suivi la date du 15 octobre, et l’annonce du déremboursement des tests antigéniques sans ordonnance, les pharmaciens issoiriens ont constaté une baisse significative des demandes.
« Le dernier jour avant le déremboursement, on a fait des prélèvements sur une trentaine de personnes. »
« On est passé de cinquante tests par jour à une dizaine environ », renchérit Séverine Esbelin, préparatrice à la pharmacie Gauthier. Idem pour Coralie Galy, pharmacienne au Pré Rond. « Jusqu’alors, nous avions des personnes qui venaient tous les trois jours se faire tester pour aller travailler ou au restaurant », constate-t-elle.
Un outil de diagnosticLe pharmacien Stéphane Lareyre abonde : « On a divisé le nombre de tests par quatre », mais réfute le terme de « test de confort ». « C’est un outil de diagnostic et pas autre chose ! ». D’ailleurs, un autre professionnel de la ville, confirme : « Aujourd’hui, 90 % des gens qui viennent se faire tester le font pour raisons médicales. » Mais pas uniquement. Il reste encore quelques irréductibles prêts à débourser 25,01 € pour se faire dépister. À l’image de ce septuagénaire passionné de danse qui, chaque vendredi, « vient se faire tester pour aller au dancing le week-end », raconte une pharmacienne du centre-ville.
Des profits et du personnel mobiliséSans occulter la part de profits réalisés durant cette période, les pharmaciens interrogés font remarquer que cette organisation mobilise du personnel.
« Ça faisait beaucoup à gérer. Il y a eu un bénéfice, c’est sûr, mais il fallait quelqu’un à temps plein rien pour ça et on n’a pas augmenté le personnel »
Au terme d’une année d’exercice, et de milliers de tests de dépistage du Covid réalisés, le pharmacien Stéphane Lareyre reconnaît lui aussi que « ça a rapporté du chiffre et de l’activité à la pharmacie. » Les professionnels étaient remboursés 25,01 € par la Sécurité sociale pour effectuer la prestation (le test lui-même, le prélèvement, la saisie informatique et l’analyse du résultat). « Entre la vaccination et les tests antigéniques, il y a un pharmacien qui ne fait que ça depuis le mois de janvier », ajoute-t-il.
Vaccination en hausse??Une question se pose alors : la fin de la gratuité des tests antigéniques a-t-elle fait augmenter la vaccination?? Le 3 octobre, plus de 50 millions de personnes ont reçu au moins une injection, soit 75,1 % de la population totale (*). « On arrive à un plateau, analyse un pharmacien issoirien. Au niveau des injections par jour, on est bas. Ceux qui viennent à présent pour se faire vacciner le font à contrecœur. »
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Avec une population de plus en plus vaccinée, la fréquentation du centre de vaccination, dans les locaux de l’ancienne école de musique, avait déjà enregistré une baisse depuis le mois de septembre. Après le 15 octobre, la tendance a évolué mais pour une autre raison. « Il y a bien une hausse due aux troisièmes doses de vaccin mais pas au déremboursement des tests », indique clairement la directrice du centre hospitalier Paul-Ardier, Marie-Rose Teinturier.
Après l’allocution du Chef de l'État, le 12 juillet, et l’annonce de la mise en place du pass sanitaire obligatoire dans les bars, restaurants, etc, dès le mois d’août, les files d’attente devant les pharmaciens se sont allongées. « Nous étions trois pour réaliser ce jour-là 128 tests », se souvient le pharmacien Stéphane Lareyre. Sur le calendrier, deux fêtes familiales se sont particulièrement distinguées : Noël et Pâques. Globalement, c’est durant la période estivale que la moyenne journalière a été la plus importante. « Surtout début août, se souviennent Barbara et Clara Mialhe, de la pharmacie Gaspard. Avec les touristes en plus, on avait des journées à 70 tests ». Coralie Galy, pharmacienne au Pré Rond, confirme ce changement notable devant son officine en juillet et en août : « Cet été, c’était de la folie. Il y avait la queue devant la pharmacie. »
(*) Source : Ministère de la Solidarité et de la Santé.
David Allignon