Quelle est la date habituelle des premières gelées en Creuse ?
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Les premières gelées sont arrivées en Creuse depuis une quinzaine de jours. Levons le voile sur ce phénomène qui scande si bien les saisons.
« C’était blanc dans les fonds ! » Chaque année, c’est le même refrain. On guette la première gelée de l’année, qui annonce, symboliquement, le tournant des saisons. Cette année le petit événement est arrivé dans la dernière semaine de septembre.
Rayonnement nocturneMétéo France Limoges relevait 0,4?°C à Pontarion le 30 septembre. Les mesures étant prises sous abris, cela indique qu’il faisait un peu plus froid aux alentours. Gelées donc. Mais pas partout en Creuse : il faisait 4,6°C au même moment à la Souterraine, l’ouest creusois étant toujours plus doux que le reste du département.
Des premières gelées qui arrivent la dernière semaine de septembre de façon sporadique, c’est le scénario classique. Il était le même en 2020 : 0,4°C à Pontarion le 27 septembre et -0,7°C à Gentioux le même jour.
« C’est assez logique, car en cette période de l’année les jours raccourcissent, il y a donc moins de réchauffement dû à l’ensoleillement. Et en même temps il y a souvent des situations anticycloniques, qui font un ciel bien dégagé propice au rayonnement nocturne… », résume Olivier Mandeix ingénieur météo à Limoges-Bellegarde.
Les images étonnantes d'un internaute de Creuse qui a mis sa mangeoire à oiseaux sous vidéosurveillance (2020)
Le rayonnement nocturne désigne la façon dont le sol qui s’est réchauffé pendant la journée laisse échapper de la chaleur pendant la nuit. Le phénomène est limité s’il y a une couverture nuageuse pour contenir cette chaleur. Mais s’il n’y en a pas, alors la chaleur “s’envole” et c’est là que survient la gelée…
On comprend au passage pourquoi le gel va de pair avec du beau temps. L’inversion des températures, le fait de trouver de l’air plus doux sur un relief, est l’autre phénomène qui explique pourquoi il gèle d’avantage dans les fonds de vallées. 2021 et 2020 furent donc classiques en la matière.
Mais elles contrastent nettement avec plusieurs années récentes : en 2016 et en 2017, il n’y a tout simplement pas eu de gelée relevée en septembre, note Olivier Mandeix. En revanche, 2019 s’est caractérisée par une gelée très précoce : – 1,1°C à Aubusson comme Pontarion, le 9 septembre ! C’est-à-dire encore en été. Ce que les météorologues qualifient d’événement « remarquable ».
2021 et 2020 des années classiques, 2019 année atypique
Ce frimas pourrait bien être le plus précoce de l’histoire contemporaine en Creuse. Même s’il a déjà gelé plus fort en septembre. Dans ses archives, Météo France signale ainsi un – 4°C à la Courtine le 20 septembre 1962, – 3°C le 14 septembre 1996 à Aubusson, – 2°C le 18 septembre 1977 à Bonnat et encore – 2°C le 25 septembre 2002 à Pontarion…
L’Ouest Creuse ne peut pas rivaliser : les températures les plus basses enregistrées lors d’un mois de septembre furent 0°C le 29 septembre 1995 à la Souterraine et 1°C le 25 septembre 2002 à Bénévent.
Ce différentiel se retrouve aussi en considérant le nombre de jour de gel par an, ainsi pour 2020 : 80 jours à la Courtine comme Gentioux, 17 jours à Bénévent et la Souterraine.
Floris Bressy floris.bressy@centrefrance.com