Sylvain Armand, coordinateur sportif de Lille : « A Clermont, je me suis découvert »
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Le joueur s’était révélé lors de sa seule saison (1999-2000) à Clermont, en National. Aspiré aussitôt en Ligue 1 (Nantes, PSG, Rennes), Sylvain Armand (41 ans) est aujourd’hui coordinateur sportif du LOSC avec lequel il s’apprête à retrouver le Montpied, ce samedi (17 heures). Pour sa plus grande joie.
Sylvain, vous vous sentez désormais bien installé à Lille ?
« Je suis arrivé aux alentours du 10 janvier. Aujourd’hui, les marques sont trouvées, la famille est arrivée. Elle était restée à Rennes (où il occupait un poste précédemment, NDLR) jusqu’à la rentrée de septembre, mes filles de 11 ans et 15 ans, devaient terminer leur année scolaire et elles ne m’ont rejoint qu’après les vacances. Ça a été un chamboulement, surtout pour elles, mais on essaye de s’adapter petit à petit, tranquillement, à une région et à une ville qu’on ne connaissait pas du tout. »
« Je ne suis pas là pour faire le gendarme »Comment décririez-vous votre rôle au LOSC ?
« J’ai des missions bien précises, pour faire le lien entre les professionnels, le coach, le staff technique. Être proche des joueurs, à leur écoute, savoir leur dire oui, savoir leur dire non, imaginer aussi ce qui pourrait faire évoluer leur quotidien pour ne pas tomber dans la routine. J’ai de vraies relations proches avec le président (Olivier Létang, NDLR) mais je ne suis pas là pour faire le gendarme, loin de là, mais pour trouver des solutions positives dans les bons comme dans les mauvais résultats. Il y a aussi le mercato, en relation avec les personnes du recrutement, pour essayer de faire venir des joueurs, réfléchir sur des projets avec d’autres… Voilà pour les grands axes mais il y a aussi beaucoup de choses à faire au quotidien. Au total, un travail passionnant. Avec la carrière que j’ai eue, mon expérience, c’est intéressant de pouvoir dire des choses, peut-être un peu différemment, en voir, en sentir d’autres aussi… »
« Au Clermont Foot, en 1999, en National, j’ai vraiment profité d’un tremplin. »
Rester au cœur du sportif, être encore très près des joueurs, c’est ce que vous recherchiez ?
« J’ai fait 18-19 ans sur le terrain et je voulais connaître l’envers du décor. C’est pour cela que j’ai suivi une formation de manager général, au CDES de Limoges, juste à la fin de ma carrière. Dans le milieu du football, vous pouvez être très vite oublié et pour moi, l’important, c’était de ne pas me faire oublier dans ce milieu-là. Ma voie, je la connaissais, je voulais savoir comment on faisait une équipe, comment on gérait un groupe professionnel, qui est le moteur d’un club. J’ai beaucoup progressé, à Rennes, au-delà de ma formation, aux côtés d’Olivier Létang, que j’avais connu à Paris. Quelqu’un qui veut réussir et qui a la haine de la défaite. Quand il m’a demandé de le suivre à Lille, je n’ai pas hésité du tout. »
Coach, ça n’a jamais été une option ?
« Non, parce que j’ai vite basculé. Et à partir du moment où vous faites quelque chose qui vous plaît… On ne sait pas de quoi le football sera fait mais aujourd’hui, je suis bien dans ce que je suis. J’apprends encore énormément tous les jours car un club, c’est difficile à gérer. Et aujourd’hui, je n’ai pas la prétention de pouvoir ni de vouloir devenir coach. »
« Les dirigeants, le coach et le staff ont bien travaillé et ce qui arrive à Clermont est mérité. J’espère simplement pour eux, maintenant, qu’ils restent en Ligue 1 le plus longtemps possible. »
Quel regard vous portez sur le jeune Sylvain Armand du Clermont Foot ?
« Honnêtement, j’ai commencé ma carrière pro, grâce au Clermont Foot. En 1999, en National, j’ai vraiment profité d’un tremplin, je ne pensais pas vivre une saison pareille où on s’est bien éclaté avec les Christophe Chastang, Olivier Enjolras, Manolo Gas… et René Le Lamer, notre entraîneur. J’arrivais de Saint-Étienne avec mon insouciance, j’ai fait une bonne saison, j’ai eu la chance d’avoir des contacts avec beaucoup de clubs. René Le Lamer m’a ensuite bien orienté sur le FC Nantes, un club qui me correspondait. Comme joueur, je n’ai pas suivi de lignes précises, ni donné de limites. Je voulais juste voir ce que j’allais devenir, année après année, prendre les bonnes décisions pour moi, pour ma famille. »
Sylvain Armand qui a évolué comme défenseur central et milieu défensif, au Clermont Foot, alors en National, lors de la saison 1999-2000, estime que le club clermontois a été « un club charnière » dans son parcours de footballeur.
« A Clermont, on m'a donné ma chance et beaucoup épaulé »Clermont, ça représente toujours quelque chose pour vous ?
« Oui ! Parce que c’est un club, alors que je jouais très peu en CFA avec Saint-Étienne, qui m’a donné ma chance et beaucoup épaulé et je remercie d’ailleurs tous ceux qui, à l’époque, ont fait beaucoup pour moi. C’est un club où je me suis découvert. Je partais de chez moi, il a fallu que je m’assume, que je me forge un mental, dans une ville où pour un jeune seul, beaucoup de tentations peuvent arriver alors qu’il faut rester concentré sur ce qu’on doit faire. »
Que diriez-vous du CF63 aujourd’hui ?
« Pour tout ce que je viens d’évoquer plus haut, je suis vraiment ravi de les retrouver en Ligue 1 et par la même occasion, de retrouver le Montpied. Je passe encore à Clermont régulièrement pour aller à Saint-Étienne, et j’ai encore des amis là-bas. J’ai toujours suivi les résultats du Clermont Foot, comme ceux de Nantes, de Paris ou au Stade Rennais car j’ai toujours donné le maximum pour les clubs où je suis passé. Clermont a eu des difficultés mais il a aussi plusieurs fois frôlé la montée et aujourd’hui, il est là, et bien là. Les dirigeants, le coach et le staff ont bien travaillé et ce qui arrive à Clermont est mérité. J’espère simplement pour eux, maintenant, qu’ils restent en Ligue 1 le plus longtemps possible. »
Jean-Philippe Béal