Les collégiens d'Arsonval de Brive (Corrèze) enregistrent un disque de slam pour "désacraliser la poésie"
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Les élèves d’une classe de 3e du collège d’Arsonval vont composer et enregistrer un disque aux Studios. Ce projet, né d’un partenariat entre le collège d’Arsonval et la municipalité a été présenté au Conservatoire de Brive, lundi soir 20 septembre.
Faire danser les mots. Se raconter et raconter le monde. Allier l’écriture à la création musicale dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) au collège, en enregistrant un disque de slam. C’est un beau projet que mènent depuis trois ans les enseignants du collège d’Arsonval avec des classes de troisième en partenariat avec la ville et les Studios de Brive. Ses maîtres mots : la poésie et le partage, la rencontre et la cohésion de groupe.
« Il s’agit de rendre la poésie plus accessible, de la désacraliser aux yeux des élèves, » résume le professeur de français, à l’origine du projet, Johanna Bégué-Tronche.
Slam me dérangeL’année dernière, malgré la crise sanitaire et les confinements, le disque « Slam me dérange » a vu le jour. Réalisé par les collégiens de 3e2, il démontre à sa façon que tout le monde à des choses à dire. Il est composé de dix morceaux en français et en anglais, qui parlent des sujets qui touchent les adolescents : l’amitié et la misère sociale, le harcèlement, la solitude ou l’acceptation de la différence… « C’était un projet enrichissant qui m’a beaucoup plu », résume l’une des collégiennes slameuses, Déva.
« Un élève, en grande difficulté nous a dit : "Je m’en rappellerai toute ma vie" », ajoute Johanna Bégué-Tronche.
Des textes en français, en anglais et en espagnolCette année, ce sont les élèves de 3e4 qui sont invités à créer des slams encore plus complexes et plus riches sur les thématiques de l’expression de soi et de l’engagement. Leurs textes seront écrits en français, en anglais et en espagnol. Le premier trimestre sera consacré à l’écriture, le deuxième à la création musicale et le troisième à l’enregistrement.
En mode mineurPour y arriver, Johanna Bégué-Tronche et ses collègues peuvent compter sur le soutien sans faille de Jocelyn Perrouault, référent technique des Studios, qui accompagne les élèves dans toutes les étapes de création. Justement, lors de la présentation du projet aux collégiens, lundi au Conservatoire, il a insisté : « J’ai une petite requête. Si, dans vos textes vous pouviez être un tout petit peu gais, parce qu’écrire des accords en mineur n’est pas toujours très facile. J’aimerais au moins avoir un ou deux textes, un peu plus joyeux, plus positifs. »
Pas sûr qu’il soit entendu. Car, comme le disait François Truffaut : « l’adolescence ne laisse un bon souvenir qu’aux adultes qui ont une mauvaise mémoire. »
Dragan Perovic