Obligation vaccinale des soignants : un collectif créé au centre hospitalier spécialisé d'Ainay-le-Château (Allier) pour contester les suspensions
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Depuis ce mercredi 15 septembre 2021, les centres hospitaliers sont obligés de suspendre leurs personnels non-vaccinés contre le Covid-19. C’est le cas notamment à celui d'Ainay-le-Château (Allier)... sauf que certains soignants ont décidé de riposter.
Le couperet est tombé, certains soignants sont (très) remontés… En effet, depuis ce mercredi 15 septembre tous les personnels de la fonction publique hospitalière ont l'obligation d’avoir un schéma vaccinal complet (deux doses) ou en cours (une dose + test PCR) contre le Covid-19, sous peine de se voir suspendre poste et salaire. Qu’en est-il au centre hospitalier spécialisé (CHS) d’Ainay-le-Château (Allier), établissement public de santé mentale ?
La situation« Certaines personnes sont allées au bout de leur conviction et elles ont été suspendues faute d’avoir présenté un schéma vaccinal à jour », atteste Rosine Nigon-Mansard, la directrice de ce site fort de 460 employés environ. « D’autres se sont mis en arrêt maladie, mais sans nous fournir de contre-indication médicale par rapport à la vaccination », développe-t-elle. « Mais il s’agit là d’un tout petit pourcentage, la grande majorité de nos personnels s’y est conformée ».
Le collectifUn « petit pourcentage », certes, mais un pourcentage virulent. Une dizaine de salariés a effectivement annoncé au début du mois par courrier la « constitution [d’un] collectif afin de contester cette contrainte que nous estimons abusive ». Une contestation qui pourrait prendre la forme suivante :
« Saisir les juridictions civiles et pénales compétentes pour que soit reconnues la discrimination, la mise en danger et l’extorsion de consentement. »
Au quotidien, l’une des membres du collectif, avec qui nous avons pu nous entretenir mais qui préfère rester anonyme, dénonce « les pressions de la direction pour nous forcer à nous faire vacciner ou pour remettre en cause nos arrêts de travail et ainsi pouvoir nous suspendre ». Cette soignante, qui refuse l’injection « par peur des effets secondaires », l’assure : « On n’est peut-être qu'une minorité mais on est vraiment à bout là ».
La réponse de la direction et des syndicatsInvitée à répondre sur ce sujet, la directrice Rosine Nigon-Mansard parle d’un « collectif pas représentatif » du reste des personnels du CHS.
« Nous sommes simplement dans le cadre du respect de la loi, sinon c’est l’établissement lui-même qui encoure des sanctions. »
Précisons que les syndicats FO et CGT du centre hospitalier ont écrit dans un communiqué conjoint qu’ils se désolidarisent de ce collectif. Quant à la continuité des soins, malgré ces quelques suspensions ? « Elle est assurée », affirme Rosine Nigon-Mansard. « Mais il y a forcément un impact sur la charge de travail et sur les plannings des autres employés », conclut-elle.
Texte : Luc BarrePhotos : archives Florian Salesse