Comment la météo influe sur les épreuves de la compétition de planeurs à l'aérodrome de Montluçon-Guéret ?
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Dimanche 8 août, au premier jour du championnat du monde de vol en planeur, les conditions météorologiques n’ont pas permis de faire décoller les appareils. Aude Untersee, la cheffe météo sur cette compétition, explique en quoi le temps est l’élément décisif.
Ils ont repoussé jusqu’au bout, mais ils n’ont pas eu d’autre choix. Ce qui devait être la première journée du championnat a été annulé dimanche 8 août. Avec la météo, il était difficilement concevable de faire voler les planeurs.
Dès 7 h 30, Aude Untersee, la prévisionniste météorologue, était pourtant sur le pont afin d’évaluer les possibilités d’épreuves du jour en fonction du temps. « Je regarde les prévisions et tout de suite après, j’en informe l’équipe chargée d’établir le parcours. »
Sans ascendances, difficile de réussirEn collaboration avec elle, Thierry Paris, le directeur de la compétition et Michel Jacquemin, le Task Setter, c’est-à-dire celui qui dessine le tracé du parcours, échangent afin de trouver le meilleur compromis entre météo, sécurité et performance.
« On va dimensionner l’épreuve en rajoutant ces deux derniers éléments. La sécurité, car les vols ont lieu dans un milieu extrêmement changeant. Et la performance, puisque les planeurs ont besoin de courants ascendants afin d’évoluer dans le ciel. C’est tout l’enjeu du concours. »
Les courants ascendants sont des masses d’air chauffées par un sol lui-même chauffé grâce aux conditions météorologiques. Ces masses d’air chaudes sont moins denses et moins lourdes et donc remontent. Ainsi, quand les pilotes se positionnent dans l’une d’elles, il va pouvoir augmenter son altitude et progresser plus facilement dans l’épreuve. À l’inverse, sans ces ascendances, il est très compliqué d’envisager de réussir.
Baptêmes de l'airÀ l’occasion du championnat du monde de vol en planeur à l’aérodrome de Montluçon-Guéret, une offre spéciale sur les vols d’initiation à cet appareil est proposée par un pilote de l’Association aéronautique creusoise (AAC) dans un aéronef biplace. D’une durée de trente minutes, ces vols permettent de découvrir et de voir la Creuse et l’Allier d’en haut. « Il faut juste monter avec son appareil photo et observer », lance Béatrice de Reynal, la présidente de l’AAC. Ces initiations peuvent avoir lieu une fois tous les planeurs en compétition envolés. Tarifs : 80 euros par adulte et 70 euros pour les moins de 25 ans.
Les prévisions météorologiques ne suffisent pasComme les pilotes, la cheffe météo ne passe pas non plus tout son temps devant ses écrans.
« Le vol à vue en planeur est indispensable. Les ascendances se caractérisent par des nuages bas, très blancs, en forme de chou-fleur. On les appelle les cumulus. On confronte la réalité de ce que l’on voit avec les prévisions météorologiques et on s’adapte. »
En l’occurrence, dimanche 8 août, le ciel ne s’est pas dégagé des nuages, appelés cumulonimbus, emmenant souvent des précipitations et baissant par la même occasion les températures. Ce qui explique que les planeurs sont restés au sol.
Chaque jour en moins, ce sont des points qui disparaissent. D’ici au 21 août, il reste encore une dizaine de journées. Alors les cent pilotes de planeurs au sein des vingt-quatre nations en lice pour les trois titres de champion du monde en classe club, standard et 15 mètres n’attendent que de pouvoir faire leurs preuves au long cours.
En attendant les résultats finaux, le public peut suivre les épreuves chaque jour sur place sur écran géant et participer à de petites activités (pass sanitaire obligatoire).
Brian Le Goff