Quatre années de travaux se profilent pour la communauté de communes d'Entre Dore et Allier (Puy-de-Dôme)
Avec le transfert aux intercommunalités au 1er juillet dernier de la compétence en matière de Plan local d’urbanisme, le calendrier s’accélère sur le territoire d’Entre Dore et Allier (Puy-de-Dôme). Un territoire qui prépare sur les quatre prochaines années son document cadre, afin d’affirmer aussi bien son identité que ses souhaits.
Aux côtés de la structuration de l’offre en matière d’enfance-jeunesse, c’est l’autre gros dossier porté par la communauté de communes d’Entre Dore et Allier (EDEA) : celui d’élaboration de son PLUI-H (Plan local d’urbanisme intercommunal valant programme local de l’habitat).
Entre Dore et Allier veut structurer l’offre en matière d’enfance-jeunesse sur son territoire
« On en parlait déjà dans le mandat précédent », explique Élisabeth Brussat, maire d’Orléat et présidente d’EDEA depuis l’an dernier. Mais, à l’époque, le pas n’avait pas été franchi : « On était alors en plein Scot (Schéma de cohérence territoriale), avec déjà des contraintes. Il y avait aussi une méconnaissance du PLUI. » Un sentiment partagé par Olivier Jeanvoine, maire de Moissat : « Il y a six ans, on s’opposait au lancement du PLUI parce que nous n’avions pas toutes les billes mais nous avons travaillé ensuite. C’était un non tout de suite, mais un oui demain », ajoute le maire élu depuis 2014.
Une majorité des communes ont leur PLUDurant ce temps, entre 2015 et 2019, la commune a donc mené son PLU (Plan local d’urbanisme). « On venait du RNU (Réglement national d’urbanisme) qui s’applique pour les communes qui ne disposent pas d’un PLU. On était à poil, avec des règles strictes tout en étant très larges », ajoute le maire. Depuis, « tout a changé », estime-t-il. Y compris du côté de la loi avec un transfert automatique de la compétence à l’intercommunalité depuis le 1er juillet dernier.
Désormais, sur les 14 communes composant EDEA, une majorité a établi son PLU, comme Crevant-Laveine, en 2008 ; sur trois autres, c’est encore la carte communale qui s’applique ; une seule est au RNU et deux autres au PLU « Grenelle », c’est-à-dire avec une forte dimension environnementale et territoriale. Une hétérogénéité qu’il va falloir faire désormais travailler ensemble. « Il faudra être pédagogue et communiquer. Chaque maire et municipalité devra s’impliquer », insiste Élisabeth Brussat.Parmi les enjeux du PLUI : le développement économique avec l’ambition de développer les entreprises, favoriser les commerces de proximité et revitaliser les centres-bourgs. (Photo d'archive)
« Un PLUI, ce n’est pas uniquement dire ce qui est constructible et ce qui ne l’est pas, abonde Olivier Jeanvoine. On oublie souvent le reste en matière d’assainissement, de mise en place d’une trame verte ou de développement durable avec le PCAET (Plan climat air-énergie territorial). »
« Défi pour nous et les générations futures »C’est aussi et surtout « une vision globale, pour dire que nous existons, pour affirmer la cohérence de notre territoire et dire ce que nous voulons », note Élisabeth Brussat. Le tout à l’horizon 2025-2040, dans un contexte actuel à fort enjeu environnemental, de politique de revitalisation des centres-bourgs ou d’augmentation du nombre d’habitants sur EDEA, environ 20.000 habitants à court terme. « Le PLUI est un défi pour nous et les générations futures », estime ainsi Agnès Tartry-Lavest, maire de Crevant-Laveine.
Le calendrier prévisionnel En 2021. D’ici la fin août-début septembre, la communauté de communes d’Entre Dore et Allier (EDEA) entend lancer les appels d’offres pour le choix des bureaux d’études qui vont les accompagner pour les 4 ans à venir.En 2022. De janvier à avril, diagnostic PCAET ; de mai à août : définition des objectifs et de la stratégie ; septembre à décembre : co-construction du programme d’actions. Durant 8 mois également, diagnostic PLUI-H.En 2023. Définition des objectifs et élaboration de la stratégie d’aménagement.En 2024. Concertation et co-construction du programme d’actions autour de la stratégie d’aménagement, puis phase administrative.En 2025. Approbation et mise en œuvre de la stratégie d’aménagement. Les quatre enjeux Quatre enjeux principaux ont été fléchés : développement économique, démographiques et sociaux, habitat de demain, naturels et environnementaux.
Un travail concerté va donc se mettre en place avec les élus, habitants et acteurs du territoire, au fil de quatre enjeux.
Quatre enjeux retenusLe développement économique d’abord avec l’ambition de développer les entreprises, favoriser les commerces de proximité et revitaliser les centres-bourgs. La démographie ensuite, avec l’accueil, l’intégration de nouveaux habitants et leur accès aux services du quotidien ; l’habitat, avec notamment une cohérence entre ancien et neuf, l’amélioration de sa qualité et accessible par tous ; l’environnement enfin, avec par exemple la préservation de la qualité des paysages, l’amélioration de la qualité de la ressource en eau ou l’accompagnement des pratiques agricoles. « C’est aussi savoir ce que l’on veut, martèle Olivier Jeanvoine.
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Avant cela, la communauté de communes devrait lancer les appels d’offres pour le choix des bureaux d’études d’ici la fin août-début septembre, puis attaquer les travaux pour les quatre années à venir, notamment au fil de comités techniques et de comités de pilotage. « D’ici 2025, il ne faudra pas perdre de temps », achève Élisabeth Brussat.
François Jaulhacfrancois.jaulhac@centrefrance.com