Le pass sanitaire n'est pas obligatoire pour le journal ou les cigarettes, rappellent les buralistes du Puy-de-Dôme
Confrontés à une baisse de clientèle, les buralistes du Puy-de-Dôme rappellent que le pass sanitaire n’est obligatoire dans un bar-tabac que si le client consomme.
Rien que dans la journée du lundi 9 août, Elisabeth Marette a reçu 77 mails et 85 coups de téléphone. Des appels au secours, pour la plupart. La présidente du syndicat des buralistes du Puy-de-Dôme ne s’attendait pas à ça. « Beaucoup de mes confrères voient leur fréquentation baisser depuis la mise en place du pass sanitaire. A Ambert, une collègue m’a dit que c’était pire qu’un jour d’hiver. Un de ses clients s’est arrêté en fin d’après-midi en lui avouant qu’il était allé acheter ses cigarettes ailleurs parce qu’il n’avait pas le pass sanitaire pour venir chez elle. » Or, il y a méprise, affirme Elisabeth Marette.
« Le pass sanitaire n’est obligatoire dans un bar-tabac que si le client consomme. S’il vient acheter un paquet de cigarettes, un journal, jouer au PMU ou au Loto, retirer un colis, il n’y a pas besoin de pass. »
Seul le masque est de rigueur.
Perte de clientèle malgré les effortsA l’Estancia, une adresse que connaît bien Elisabeth Marette à Beaumont, Nathalie et Sébastien Michel confirmaient hier la tendance à la baisse. « Ce matin, nous avons accueilli trente personnes en deux heures. On sera loin des 900 personnes par jour en moyenne. »
Ce qui fait rager le couple, c’est qu’il s’est investi dès le début dans la lutte contre le Covid-19. En achetant du Plexiglas, des masques, etc. En faisant l’effort de maintenir une équipe de six personnes alors que le chiffre d’affaires du bar enregistre une baisse de 70 % depuis l’an dernier.
« Ce qui fait peur avec ce pass sanitaire, c’est l’incompréhension des gens face à une information qui est, comme d’habitude, mal tournée », confie avec une certaine amertume Nathalie Michel.
L’établissement tourne grâce à une clientèle d’habitués (pas loin de 80 %) donc les gérants espèrent que le bouche-à-oreille va fonctionner. En attendant, ils ont collé sur le Plexiglas un petit message à l’attention des clients : « Aucun contrôle de pass sanitaire au tabac !!! » Mais, comme ils le reconnaissent, encore faut-il que les clients entrent dans le commerce pour le lire…
En chiffres. Sur plus de 300 buralistes qui adhèrent au syndicat du Puy-de-Dôme, on dénombre 112 bars-tabac-presse ; 55 bars-tabac ; 24 multiservices ; 115 tabac-presse.
Thierry Senzier