Le barreau d'Aurillac (Cantal) orphelin après le décès de sa bâtonnière Marie Anne Moins
Stupeur et immense tristesse au tribunal d’Aurillac après l’annonce de la disparition ce lundi 9 août d’une figure du barreau. Me Marie Anne Moins était une avocate engagée dans sa profession comme dans la transmission à ses confrères. Une passionnée par son métier et par les autres.
« C’est une immense perte pour le barreau. Marie Anne était une femme engagée, dévouée à la cause de la profession des avocats et des justiciables du Cantal, et d’une générosité peu commune. » Me Kominé Bocoum, bâtonnier du barreau d’Aurillac jusqu’en 2019, a perdu une consœur, l’une de celles qui comptent et marquent dans une vie par ses grandes qualités humaines et professionnelles. Me Marie Anne Moins, élue bâtonnière en 2020, est décédée à l’âge de 62 ans, des suites d’une longue maladie ce lundi 9 août. Elle avait déjà occupé cette fonction au début des années 2000. Entre ses deux mandats séparés de près de 20 ans, elle s’était essentiellement consacrée au civil.
Elle rejoint Aurillac en 1987Me Marie Anne Moins était associée avec son frère, Jean-Antoine Moins, au sein d’un cabinet familial d’avocats aurillacois créé par leur père en 1954 et qu’elle avait rejoint le 1er juillet 1987, après des débuts au barreau d’Évreux (Eure).
Elle était passionnée par son métier, qu’elle considérait comme nécessaire au bon fonctionnement d’une démocratie. Elle s’est toujours impliquée avec conviction pour ses clients, comme elle avait une attention très forte pour chacun des membres de sa famille
, lui rend hommage son frère. Me Marie Anne Moins était viscéralement attaché aux valeurs de la profession : « On participe au service public de la justice », déclarait-elle dans nos colonnes en janvier 2020, après sa prise de fonction de bâtonnière.Expérimentée, elle avait prêté serment en 1985 à la cour d’appel de Riom, et toujours dans l’apaisement, elle savait protéger ses confrères et les porter vers le haut. Elle était dotée d’une autorité bienveillante et montrait la route à la jeune génération sans tracer leur chemin. De tous les combats, Me Marie Anne Moins était toujours « intéressée par les problématiques de la profession ». Elle assurait des fonctions nationales au sein d’un syndicat d’avocats, « toujours pour défendre cette profession et en particulier les barreaux de province », indique Jean-Antoine Moins.
« Tous les avocats sont bouleversés par cette perte immense pour la profession et les justiciables. Nous lui sommes reconnaissants pour ses actions, son très grand professionnalisme et son humanité. Elle laisse un très grand vide », poursuit Me Kominé Bocoum au nom des avocats du barreau. Dans ces circonstances douloureuses, La Montagne adresse ses sincères condoléances à sa famille et ses proches. Pierre Raynaud
Obsèques. Elles seront célébrées ce mercredi 11 août, à 14 h 30, à l’église Notre-Dame-aux-Neiges, à Aurillac.