Tous les dimanches, le café communal de Villossanges (Puy-de-Dôme) fait le plein de convivialité

Un dimanche de juillet, à Villossanges. Les premiers rayons de soleil brillent tandis que le village se réveille doucement. Malgré le calme matinal, des éclats de voix se font entendre. Après un passage à la boulangerie, nombreux sont ceux qui traversent la route pour se retrouver en face, au café communal, dont la porte est grande ouverte. À l’intérieur, l’ambiance y est chaleureuse. Les murs blancs sont habillés de tableaux colorés tandis que les chaises et tables en bois voient défiler une valse de clients.

Dans cette petite commune rurale des Combrailles comptant 362 habitants, le café communal ouvert depuis 2013 est connu de tous. "C’était l’école du village, qui est devenue la mairie avant d’être aujourd’hui le café communal", retrace Jean-Luc Le Chapelain, maire de Villossanges, avant de compléter : "Il y en a même qui viennent au café qui étaient à l’école ici !".

Lieu de convivialité

L’idée du café communal a émergé après la fermeture définitive, en 2011, du dernier bistrot du village. "Si on ne maintient pas de lieu de sociabilité, le village meurt", soutient le maire, "pièce rapportée" de Villosanges depuis 1972 comme il aime à le dire.

Si le café n’est ouvert que les dimanches de 9 heures à 13 heures, c’est parce qu’il est tenu par des bénévoles, conseillers municipaux ou membres d’associations, selon un principe de roulement. La mairie, détentrice de la licence IV autorisant la vente d’alcool, met un point d’honneur à faire de l’établissement un lieu accessible à tous. "On ne fait pas ça pour faire du commerce et de l’argent", explique Laurent Battut, premier adjoint de Villossanges. Le café n’est qu’à 50 centimes d’euros.

Chaque dimanche, des conseillers municipaux ou membres d'association se transforment en serveurs. 

Ici, tout le monde est un peu comme à la maison. Les allées et venues se succèdent toute la matinée et rien ne semble venir perturber ce rituel dominical. "Dans un endroit où il n’y a quasiment rien, ce genre de lieu est très précieux. C’est mieux que de vivre chacun replié sur soi-même", confie Antonia, bénévole à la bibliothèque qui jouxte le café.

Se souvenir du bon vieux temps

Sur une étagère, dissimulée derrière les coupes rappelant les exploits sportifs des clubs locaux, se trouve une série de photos d’époque plastifiées. Une fois éparpillées sur la table en bois, les souvenirs vont bon train. Une photographie de conscrits datant de 1917 côtoie des clichés plus récents de l’équipe de football du village. "C’est moi là !", s’exclame Laurent Battut, pointant fièrement du doigt un des jeunes sportifs.

A Villossanges, le café communal est un lieu de sociabilités intergénérationnelles incontournable. 

La force du café communal de Villossanges, c’est que tout le monde peut se l’approprier. "Peu importe la vie qu’on a, le café parle à tout le monde", affirme Hélène, la fille du maire tout juste rentrée de plusieurs années d’expatriation à Shanghai avec sa famille. Une visite au café communal suffit à se mettre à jour des dernières actualités du village. "C’est émouvant de revoir tous les anciens se retrouver", souffle-t-elle.

Si les "anciens" y ont leurs habitudes, les jeunes du village aussi. Et le succès du café communal dépasse même les frontières de Villossanges puisqu’il n’est pas rare d’y croiser des habitants des villages voisins. "Depuis que le café a été créé, il ne désemplit pas !", note Annie Mourton, deuxième adjointe au maire, grand sourire aux lèvres, "et il est parfois difficile de fermer à l’horaire prévu !" 

Pour ne pas entacher le caractère convivial du lieu et éviter d’avoir à "faire la police" en vérifiant le pass sanitaire, le café communal de Villossanges est temporairement fermé depuis le 22 juillet.

Marine Bourrier