Le festival Madcow de Cheylade (Cantal) assure l'ambiance malgré une météo peu clémente
Les basses résonnent lourdement sur le site du lac des Cascades, à Cheylade. Au rythme de la musique impulsée par le DJ Yuksek, le festival Madcow transforme cet écrin de nature en une folle fête géante. Tout ce week-end, la joie de renouer avec cette ambiance est palpable.
Yuksek a prolongé l'atmosphère électro du festival vendredi soir.Vendredi soir, les festivaliers ont profité d’une série de concerts « vraiment top », selon Marie, venue de Clermont-Ferrand. La scène en plein champ a vu se succéder The Doug, puis la chanteuse Silly Boy Blue. « Vous êtes chouettes ! » a-t-elle lancé plusieurs fois au micro, ravie de son public. Le trio Jabberwocky a rassemblé tout le monde dans son DJ set. Yuksek et Romane Santarelli ont enchaîné. Les quelques gouttes de pluie passent inaperçues. La foule se laisse emporter par la musique.
Le Boom tchak tour a assuré un show quasi non-stop durant le week-end.« J’ai l’habitude des grands festivals, compare Margot, alors que là, on voit les artistes de près et on découvre des noms qu’on ne connaissait pas ! » À ses côtés, ses amies, Elise et Lucie, sont sur la même longueur d’onde.
La jeune artiste Silly Boy Blue, ravie d'être sur scène, a eu droit à un rappel de la part des festivaliers.
Adèle Vidal, responsable de la programmation musicale, se réjouit de ce mélange entre grosses pointures et nouveaux talents : « On est super content de voir que les artistes sont heureux de jouer ici et que le public est au rendez-vous. »
Adrénaline naturelleSi les 2.500 billets vendus pour la journée d’hier attestent de l’engouement pour le Madcow, l’endroit y est pour quelque chose : « Le lieu est trop beau ! » Autour du lac, les monts du Cantal se détachent. « Pour un festival, ce genre de cadre, c’est assez incroyable, ajoute Margot, et c’est encore plus rare d’avoir des activités proposées au même endroit. » Hier, emmitouflés dans des capes de pluie, un groupe de promeneurs se prépare à partir pour une randonnée de quelques kilomètres dans les environs. Non loin de là, quatre festivaliers se tiennent en équilibre sur des poteaux, au beau milieu de l’étendue d’eau. Ce sont les participants au Madcow’Lanta (des épreuves à l’image de celles de l’émission Koh-Lanta). Ils sont perturbés par un énorme « splash » suivi d’un « Oh c’était juste énorme ! », réaction enjouée d’un courageux qui vient d’oser la descente d’un des toboggans montés pour l’occasion.
Dans l’après-midi, les tonnelles et les alentours du bar sont pris d’assaut, pluie oblige. Sous des tentes, certains confectionnent des « tawashi », sortes d’éponges écologiques faites maison. Enfoncés dans un canapé, Eva, Rémi, Marie et Antoine profitent d’un abri. « On est assez bluffé par l’organisation, commente Rémi, venu depuis Paris. Tout est nickel, c’est vraiment action réaction. » Face à eux, les bénévoles étalent du foin pour éponger la boue et les glissades impromptues. Les agriculteurs ont été appelés à la rescousse pour améliorer l’état du site.Imperturbable dans sa guitoune au bord de l’eau, le Boom Tchak Tour mixe des morceaux en continu. Ambiance garantie tout le week-end.
Les ateliers Do it yourself ont aussi eu du succès, ici fabrication de bee-wrap (film alimentaire).La veille, les festivaliers ont retrouvé l’atmosphère des discothèques version plein air. « Ça fait du bien d’être sans masque et surtout de voir tous ces visages, tout ce monde ici », reprend Margot. Pour Lucas, même s’il participe à son quatrième festival de l’été, « c’est comme si c’était mon premier, c’est trop bon d’être là ». Quant aux mesures sanitaires, il se veut rassurant : « J’ai tout. J’ai mon test PCR, mon pass sanitaire et même mon permis vélo ! »Avec Madcow, la fête est bel et bien de retour.
Le public a joué le jeu du pass sanitaire, obligatoire pour accéder aux concerts et aux activités.Un pass sanitaire sans anicroche : « Pour l’instant, tout s’est bien passé. » Sur le sujet de la mise en place du pass sanitaire et de son application sur le festival, Adèle Vidale, présidente de l’association organisatrice Splash, reconnaît avoir beaucoup misé sur la communication. Deux contrôles sont effectués à l’entrée pour vérifier que tous détiennent une attestation de vaccination ou un test négatif au Covid. « On a dû refouler une dizaine de personnes, complète-t-elle, les gens jouent le jeu. » Sésame indispensable pour la tenue de l’événement, le pass sanitaire pose moins de soucis que la pluie tombée hier. « On est déçu par la météo. On prévoit toujours mille trucs et là il faut tout adapter ! »
Parole d'artiste
Sur scène samedi soir, le duo Macadam Crocodile ne cache pas son bonheur de se produire au Madcow festival. Rencontre avec Xavier.
« On est à fond. On espère que la pluie ne va pas faire fuir les gens parce qu’on va se donner pour les faire kiffer. » Avec Vincent à la batterie, Xavier offre au public un mélange de funk et d’electro, « un peu disco », de DJing et d’instruments.« C’est super d’être ici. On est dans un endroit reculé, c’est chouette de voir que des personnes se donnent du mal pour organiser un tel événement, s’enthousiasme le musicien venu de Montreuil. On est content de jouer dans la boue et surtout dans ce cadre ! »Le Madcow festival lui donne l’occasion de renouer avec le live : « Reprendre les concerts après cette période, ça nous emballe. » Occupés par d’autres projets, Xavier et Vincent n’avaient plus joué ensemble depuis six mois.
Petite familleIls ont beau avoir sorti plusieurs vidéos et quelques pistes pendant les confinements, rien ne vaut le contact avec le public : « Cela fait du bien de jouer face aux gens. Ce sont eux qui nous donnent de l’énergie. »Dans les coulisses, les deux musiciens ont pu croiser d’autres artistes qu’ils connaissent plutôt bien. « On travaille avec le label Allo Floride, tout comme Jabberwocky et Silly Boy Blue. C’est presque une ambiance familiale de les retrouver ici. »
Après leurs premiers pas au Madcow festival, Xavier a l’air d’être conquis par l’ambiance. En un mot ? « Je dirai que c’est un festival éco-fun ! »À Cheylade, il est arrivé à la même conclusion que la majorité : « C’est juste con qu’il pleuve. »
Lucile Bihannic