À la nuit tombée, Brioude (Haute-Loire) raconte son histoire en sons et lumières sur sa basilique
La Région des lumières s’arrête le temps d’un été à Brioude. Tous les jours, jusqu’au 22 août, à la nuit tombée, la place Grégoire-de-Tours promet des soirées de rêve.
A la nuit tombée, quand l’obscurité totale enveloppe la cité Saint-Julien, l’intrigante cabine installée place Grégoire-de-Tours se réveille, s’anime et projette mille faisceaux lumineux sur les murs séculaires de la basilique. Alors le joyau de Brioude, érigé entre le XIIe et le XIVe siècle, entreprend un voyage de lumières, de rêves…
Il franchit les siècles, plonge dans l’histoire pour revenir à des aspects plus contemporains, « qui définissent Brioude sur le plan identitaire », précise Gilbert Coudène, dont l’entreprise, les Allumeurs de rêves, crée, dessine, colore, anime, et diffuse des shows lumières sur-mesure sur les façades de bâtiments emblématiques.
L'ouvrage majeur de la villeÀ son actif de nombreuses illuminations de sites à l’étranger (Villa Médicis à Rome, le Parlement de Bucarest, le théâtre Bolchoï à Moscou…) et en France (la place des Terreaux à Lyon, le beffroi de Dreux…), dont Puy de lumières, devenu le rendez-vous incontournable des nuits d’été au Puy-en-Velay. À Brioude, la basilique Saint-Julien s’est imposé comme l’ouvrage majeur de la ville.
Elle est prodigieuse. C’est une pièce architecturale de France, toute une série d’éléments… On a plaisir à travailler sur un édifice comme celui-ci.
Pendant deux mois et demi, sept à huit personnes ont planché sur le projet. « On fait cela de manière artisanale, on vérifie en allant sur place plusieurs fois. C’est beaucoup de dessins qui sont mis en animation », explique le créateur des Allumeurs de rêves. Pour bâtir le scénario, l’équipe s’appuie sur « des personnes-ressources », qui lui fournissent toutes les pièces du puzzle.
Eclairer autant le regard du grand-père que celui du petit-filsL’assemblage, lui, prend en compte tous les éléments pour aboutir « à quelque chose d’intergénérationnel », qui éclaire autant le regard du grand-père que celui du petit-fils sur ses épaules. « On parle de divertissement, de moment de détente, nous avons envie de faire plaisir », ajoute-t-il.
« Étape importante » dans le circuit de « La Région des lumières », Brioude et ses alentours se découvrent au travers de l’histoire sur la façade de son joyau de l’art roman.
On fait jouer les vitraux, les gargouilles des éléments de construction… On s’est aperçu que c’est une ville très intéressante, assez moderne, on a voulu le souligner, s’inscrire là-dedans. Il y a ici un microclimat de culture assez incroyable.
Gilbert Coudène indique que le cheminement va « vers quelque chose de très contemporain. » À bâtons rompus, il évoque l’agriculture, l’économie, les abeilles, les tournesols… Ou encore le passage d’un cycliste aux trois victoires d’étape dans le Tour de France, le drop d’une joueuse de rugby de renom, les clins d’œil à trois grands peintres : Chagall, Miró et de Staël… Le tout en musique.
Et là aussi, la diversité des genres (classique, rock, electro…) colle aux différents mouvements qui se dessinent sur la façade de la basilique, un spectacle unique.
Quand ? Du 13 juillet au 22 août, tous les soirs de 22 heures jusqu’à minuit
Texte : Jean-Luc ChabaudPhotos : Pierre Hébrard