La communauté de communes Plaine Limagne (Puy-de-Dôme) étudie la possibilité de construire sa propre piscine
Alors que les communes de Gannat et Saint-Pouçain-sur-Sioule (Allier) prévoient de rénover leurs piscines, la communauté de communes Plaine Limagne (Puy-de-Dôme) va étudier la possibilité d’avoir sa propre structure face aux conditions d’utilisation qui lui sont proposées.
Si aujourd’hui la majorité des communes de Plaine Limagne doivent envoyer les élèves de leurs écoles se baigner soit à Gannat, soit à Saint-Pourçain-sur-Sioule (certains vont même à Bellerive-sur-Allier ou Vichy), tandis que six d’entre elles n’ont même pas de créneau, il en sera peut-être tout autrement dans les prochaines années.
"Nous avons été contactés par les maires de Gannat et Saint-Pourçain concernant leur projet de rénovation de leurs piscines municipales, explique Claude Raynaud, le président de Plaine Limagne (PL). D’après les études réalisées, 45 % de la fréquentation proviennent de chez nous entre les scolaires et les privés. Et les communes nous demandent donc une participation plus forte à l’avenir si nous voulons pouvoir continuer d’aller dans ces structures."
Une étude de faisabilité va être lancéePlus concrètement, Gannat propose à PL de débourser "entre 330 et 350.000 euros par an pendant 30 ans" pour "un droit d’utilisation". Une proposition qui n’a clairement pas convaincu.
"Nous allons revoir la maire de Gannat pour en rediscuter. Mais il semble préférable d’investir pour être propriétaire au final, martèle Claude Raynaud. C’est pour cela qu’on vous propose de lancer une étude de faisabilité qui coûtera 19.875 euros HT avec l’objectif d’avoir différentes propositions en fonction de nos besoins." Une proposition adoptée à l’unanimité.
Un projet qui doit coller aux besoins réels"Gannat nous propose un zénith alors que nous n’avons besoin que d’une salle des fêtes, illustre Luc Chaput, vice-président de PL et maire d’Aigueperse. Ce dont on a besoin, c’est d’une piscine principalement pour les scolaires avec cinq lignes de nage. Pas d’un centre aqualudique."
Quand Gannat envisage une rénovation de son stade nautique pour 10 millions d’euros et Saint-Pourçain pour une enveloppe comprise entre 6 et 7 millions d’euros à l’horizon 2026, PL prévoirait plutôt un équipement qui coûterait "entre 2,5 et 3 millions d’euros avec un coût de fonctionnement aux alentours de 300.000 euros par an".
Entre 170 et 200 euros annuels par enfant à Gannat"Aujourd’hui, on paye entre 170 et 200 euros par an pour chacun des quelque 1.900 élèves qui vont à la piscine, souligne Claude Raynaud. Tout ça, c’est versé à fonds perdus. D’autant que certaines communes ne peuvent même pas aller à la piscine à Gannat."
Si les élus prévoient aussi de retourner négocier afin d’avoir des conditions d’utilisation plus avantageuses, certains s’inquiètent aussi des retombées en cas de refus de PL. "Il faudra être vigilants aux horaires qu’ils nous proposent si on continue d’aller dans ces piscines, insiste Matéo Morel, maire de Limons. Nous, les élèves n’y vont plus depuis deux ans. Il faut 45 minutes pour aller à Gannat. Donc si on nous propose 9 heures ou 11 heures comme créneaux, c’est infaisable pour nous."
L'implantation géographique au centre des attentionsDans le cadre de l’étude de faisabilité d’une piscine communautaire estampillée PL, la question géographique sera bien évidemment au centre des réflexions. "Peu importe l’implantation, cela posera des problèmes, démine Claude Raynaud. Si on se lance dans ce projet, il faudra trouver un consensus."
"Des communautés de communes de notre taille l’ont fait et ça marche", précise Jean-Jacques Mathillon, vice-président de PL et élu de Randan. "Le plus important, c’est de ne pas faire n’importe quoi", conclut Luc Chaput. Les mairies de Gannat et Saint-Pourçain attendent une réponse de PL pour la fin d’année. D’ici là, l’étude de faisabilité d’une piscine communautaire actée en conseil mardi soir devrait avoir livré ses premiers enseignements.
Nourredine Regaieg