Le beau-père "taquinait" l'adolescente à des endroits intimes : le tribunal de Moulins le condamne à huit mois de prison avec sursis
![Le beau-père](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/illustration-code-de-procedure-penale-justice-tgi-tribunal-d_5393033.jpeg)
Une adolescente accuse son beau-père d’agression sexuelle, alors qu’elle avait 15 ans. L’homme a été condamné à huit mois de prison avec sursis par le tribunal de Moulins.
Après avoir cherché à savoir pourquoi elle était si triste, c’est son petit ami qui a prévenu son père, qui a ensuite amené la jeune fille au commissariat pour porter plainte.
La victime : « À chaque fois, il avait bu »Cette adolescente bourbonnaise accuse ainsi son beau-père d’agression sexuelle, d’avril 2017 à janvier 2018, alors qu’ils étaient tous les deux, seuls, dans le salon, le soir, le week-end, devant la télévision. « À chaque fois, il avait bu », précise-t-elle lors de ses auditions. Elle n’était pas là, à l’audience devant le tribunal correctionnel de Moulins, mercredi 12 mai.
Sa mère : « Ma fille a déjà menti »« Ma mère n’a jamais rien vu. Mais je ne lui ai rien dit, j’avais peur qu’elle ne me croie pas », confie-t-elle
. Sa mère redit devant le tribunal qu’elle pense que sa fille est une « menteuse » : « Elle a déjà caché des choses, menti sur le fait qu’elle n’allait pas à l’école. On a des relations très tendues. Elle a tout fait pour s’éloigner de moi ».
Le beau-père : « Ce n’était pas sexuel, c’était juste pour l’embêter »Quant au beau-père, il ne reconnaît pas les faits. Ou plutôt reconnaît-il une « relation complice » : « Elle n’était pas très pudique. Elle est déjà venue sur mes genoux, mais je ne lui ai pas demandé. Je l’ai déjà touchée, pour l’embêter, une petite tape sur les fesses, pour l’encourager ».
Il avoue aussi, assez laborieusement, lui avoir « touché les seins », mais juste « pour vérifier si elle avait pris des seins, elle disait toujours qu’elle avait une petite poitrine. Je la taquinais… Je n’aurais jamais dû le faire… C’est sa propriété… Sur le moment, je ne me rendais pas compte… Ce n’était pas sexuel, c’était juste pour l’embêter ».
Me Bucci (partie civile) : « Aujourd’hui, on tente de le faire passer pour un jeu, mais on a tout dans les auditions »« Mais où est-ce qu’on va??, tempête Me Bucci, avocate de la victime. Il n’y a pas de connotation sexuelle, à toucher des fesses parce qu’on le fait depuis qu’elle est petite, il n’y a pas de connotation sexuelle à toucher le téton d’un sein?? Je suis contente qu’elle ne soit pas là aujourd’hui. Avec l’un qui minimise et l’autre qui prend parti contre elle. Aujourd’hui, on tente de le faire passer pour un jeu, mais on a tout dans les auditions ».
Me Hillairaud (prévenu) : « Nul n’a la preuve de ce qui s’est passé. On est dans l’intimité familiale »Me Hillairaud, pour la défense du prévenu, rappelle que nul n’a « la preuve de ce qui s’est passé » : « On est dans l’intimité familiale ». Et s’appuie sur l’expertise psychiatrique qui conclut qu’il n’y a « pas de traces d’abus sexuel » : « Ces gestes, qui sont regrettables, ne sont pas à connotation sexuelle ».
La procureure : « A minima, ces gestes constituent des attouchements »La procureure estime qu’il y a assez d’« éléments de preuve » : « la constance de la parole de la victime » et « le contexte de la révélation, on n’est pas dans une vendetta, ses proches ont dû gratter pour savoir ce qui n’allait pas ».
Avant de conclure : « A minima, ces gestes constituent des attouchements ».
Elle requiert dix mois avec sursis probatoire pendant deux ans et obligation de soins. Le beau-père est condamné à huit mois avec sursis et inscription au Fijais.
Mathilde Duchatelle