Les agriculteurs manifestent devant une grande surface à Brive pour demander une juste rémunération
Les agriculteurs de la Corrèze manifestent devant l'enseigne Carrefour à Brive pour demander une juste rémunération. Ils dénoncent l'inefficacité de la loi Egalim, appliquée depuis plus de deux ans.
« On veut que leur chiffre d’affaires journalier soit aussi bas que notre salaire ». Devant l’enseigne Carrefour, ce samedi 22 mai, en zone ouest de Brive, la détermination de Pierre Cazes, jeune agriculteur, et des manifestants qui l’accompagnaient, était clairement visible.
À partir de 10h30, une dizaine de tracteurs et des remorques de déchets ont bloqué les différents accès du centre commercial pendant une bonne partie de la journée. Ces agriculteurs en colère étaient là pour dénoncer, l’inefficacité de la loi Egalim, qui prévoit, depuis 2018, une hausse des prix en magasin pour une plus juste rémunération des producteurs.
8.000 euros par an pour vivre— Pierre Vignaud (@Pvignaud87) May 22, 2021
« Les grandes surfaces ont encaissé les bénéfices de cette loi, mais nous, on ne sort toujours pas de revenus. On est là pour expliquer notre détresse et dire aux consommateurs que cela fait deux ans qu’ils payent plus cher pour rien », explique Yannick Breuil, président des JA de la Corrèze.
« Le salaire moyen d’un éleveur est de 8.000 euros par an, et la Corrèze compte 85 % d’éleveurs sur son territoire. Si on était payé au coût de production, cela nous permettrait de vivre avec le SMIC. Au total, c’est 600 millions d’euros qui n’ont pas été reversés en France au monde agricole. Cet argent qui manque, c’est de l’argent qui n’est pas réinvesti au niveau local », ajoute Pierre Cazes.
Slogan devant Carrefour : "Pas de paysan sans prix rémunérateurs". Photo Stéphanie Para.
À Brive, l’enseigne Carrefour n’a pas été choisie au hasard par les manifestants des JA et de la FDSEA. « Nous avions une piste de travail depuis deux mois pour tester un prix fixé en fonction du coût de production. Mais cela fait plusieurs semaines que nos appels restent sans réponse », regrette Pierre Cazes.
— Pierre Vignaud (@Pvignaud87) May 22, 2021
Ce samedi vers midi, le magasin avait fermé ses entrées par « mesures de sécurité ». Et la baisse de la fréquentation se mesurait au nombre de places vides sur le parking. Suffisant pour se faire entendre??
Pierre Vignaud