La séparation dégénère en violences, à Clermont-Ferrand : le conjoint condamné
La jeune femme, à l'arrivée des policiers, était en pleurs et tuméfiée. Son conjoint, âgé de 25 ans, était jugé par le tribunal correctionnel ce lundi.
C’est une amie de la victime, sans nouvelle de cette dernière, qui a donné l’alerte.Elle connaissait les relations compliquées de cette jeune femme de 19 ans, à la personnalité fragile, avec son compagnon plus âgé de six ans.
En pleurs et tuméfiéeQuand les policiers arrivent au domicile clermontois de ce dernier, le 3 janvier dernier, le soulagement se mêle à l’effroi. La conjointe suspectée d’être en danger est bien là. Mais son visage porte des traces de coup. Elle pleure et raconte être retenue dans le logement depuis le jour précédent.
Aussitôt interpellé, le compagnon reconnaît des scènes de violences « pas normales » sur fond de relation toxique et de forte consommation de cannabis. « J’ai été violent pour qu’elle me laisse tranquille », déclare-t-il. Le 2 janvier, il avait décidé de quitter la jeune femme, rencontrée en Belgique.
« Je lui ai dit que c’était fini. Elle est partie en crise. Elle a pris un couteau pour se taillader et ensuite direct, elle est partie à la lutte. »
Les gifles, les blocages, c’était pour la stopper, pour la protéger, explique-t-il devant le tribunal, où il est jugé en comparution à délai différé. Idem quand elle tente de sauter par une fenêtre. « Elle ne faisait pas semblant, j’ai dû la tirer par son pull, par son bras », raconte-t-il.
Mauvaises réactions« Qu’elle est l’attitude adaptée quand on est face à une jeune fille qui ne va pas bien et a ce type de crise ? », interpelle la présidente Anne David. « On ne vous voit pas trouver de solution ou appeler les secours. »
Ce qui frappe la procureure, ce sont les traces de strangulation constatée sur la victime, pas vraiment compatibles avec une gifle. « La version du prévenu est un tissu de mensonges, il minimise », affirme-t-elle. Et puis, il y a cet autre épisode de violences, en mars 2020, à la suite duquel la jeune femme est admise à l’hôpital pour une plaie au menton.
"Les violences ne sont pas gratuites"Elle ne porte pas plainte. « Il ressort des différents témoignages qu’elle est sous son emprise », affirme la procureure, qui veut 10 mois de prison dont quatre ferme. « Les violences ne sont pas gratuites, pas spontanées. C’est un dépassement et en aucun cas elles sont initiées par mon client », estime Me Arthur Martel en défense.Son client est relaxé les faits de séquestration. Pour le reste, il est condamné à 10 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de deux ans
Olivier Choruszko