Deux hommes condamnés à trente mois et dix-huit mois de prison ferme à Montluçon (Allier) pour des violences sur fond d'héroïne
La victime porte les marques de son passage à tabac du 20 avril. Six dents fracturées, des incisives enfoncées, et plusieurs hématomes sur le corps ont valu à ce Montluçonnais d’une trentaine d’années une ITT de dix jours.
Les prévenus nient le passage à tabacEt il accuse les deux prévenus, présents ce lundi 26 avril par visioconférence devant le tribunal correctionnel de Monltuçon. Ils s’expliquent en comparution immédiate. Ceux-ci lui ont volé de la méthadone, du seresta, utilisés en substitution de l’héroïne, affirme l’homme qui a déposé plainte le lendemain auprès du commissariat de Montluçon.
Les intéressés, Allan Cavata, 31 ans, et Loïc Tarradas, 27 ans, nient toute implication. La victime ment parce qu’elle « a plus peur de ses vrais agresseurs que de nous », pense Allan Cavata.
Ils reconnaissent d'autres faits, deux jours plus tardEn revanche, les deux reconnaissent les violences sans ITT, deux jours plus tard, sur la même personne. C’est leur dealer d’héroïne depuis « un mois. On allait chez lui tous les deux ou trois jours pour acheter un ou deux grammes », détaille Loïc Tarradas.
Le 22 avril, ils racontent avoir avancé 70 euros et être revenus trente minutes plus tard récupérer le produit. Il ne correspondait pas à leurs attentes. « Il était très très mauvais », se souvient Loïc Tarradas.
Les deux comparses, sentant l’entourloupe, s’étaient équipés de barres de fer, avouent-ils. Mais en face, celui qu’il nomme leur dealer sort une hache. Le duo s’en empare avant de partir. Et une bagarre éclate au passage.
La victime appelle la police, qui cueille les prévenus rue de la Gaité. Elle refuse le statut de dealer. « Je ne vends pas », dit-elle. Et affirme n’avoir jamais sorti une hache.
La défense requiert la relaxe pour une partie des faitsLes avocats de la défense demandent la relaxe pour les faits du 20 avril. Rien ne permet d’étayer le fait que les auteurs de l’attaque sont leurs clients. « Il n’y a pas de témoins », relève Me Célia Debord, pour Allan Cavata.
« Le procureur prend pour argent comptant la version » de la victime « qui deale de l’héroïne sous surveillance électronique », proteste Me Denis Cottier, pour Loïc Tarradas.
La condamnationLe tribunal suit les réquisitions du parquet. Allan Cavata est condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis probatoire de deux ans.
Le second écope de deux ans de prison dont six mois avec sursis probatoire de deux ans. Ils sont maintenus en détention. À la fin de leur peine, entre autres, il leur sera interdit de se présenter dans l’Allier pendant cinq ans.
Seher Turkmenseher.turkmen@centrefrance.com