Des pistes pour l'avenir de l'abattoir municipal d'Ambert (Puy-de-Dôme)
Avec 58 ans au compteur – il a été construit en 1963 – l’abattoir d’Ambert n’est sans doute pas le plus jeune, mais il tire sa particularité du fait qu’il est le seul équipement public de ce type dans le Puy-de-Dôme.
Un statut à part qui explique aussi le soin pris par les différentes municipalités à le moderniser et à le mettre aux normes depuis les années 80. Pour preuve, le coût du dernier chantier de modernisation, réalisé sous la mandature de Myriam Fougère, qui a mobilisé 800.000 €.
Mise en place d’une régie en 2020Reste que, sporadiquement, l’équipement public est toujours sous la menace, après avoir été dans l’œil du cyclone, en 2020, échappant de peu à la fermeture administrative avec notamment la mise en place d’une régie et d’un plan de relance. « Cet abattoir de proximité est nécessaire, il répond à un vrai besoin », explique aujourd’hui Brigitte Isard, adjointe au maire en charge des finances et du commerce.
Pour preuve, même si l’abattoir a subi de plein fouet la crise sanitaire liée au Covid-19 en 2020, il a néanmoins fini l’année sur un tonnage de 950 tonnes, contre 975 tonnes en 2019. « Des pertes limitées », note Brigitte Isard avant un début d’année 2021 en hausse, avec 40 tonnes en plus en trois mois, « on finira peut-être l’année à 1.100 tonnes. Il y a eu tout un travail de fait pour que les clients retrouvent confiance et reviennent », ajoute l’élue, tandis que d’autres abattoirs affichent des pertes entre -10 et -15 % en France.
L'agrément bio pour la découpe et l'abattageD’où un certain optimisme quant à l’avenir de l’équipement. « Il fallait sécuriser cette équipe de 10 salariés, soudée, qui a bénéficié de formations professionnelles entre février et mars ». À cela s’est aussi ajouté le lancement du recrutement d’un directeur pour la régie de l’abattoir en plus du directeur opérationnel, recruté fin juillet 2020 ou l’obtention de l’agrément bio pour la découpe, s’ajoutant à celui déjà obtenu pour l’abattage.L'abattoir municipal d'Ambert a été construit en 1963.
Mais l’équipement doit être encore modernisé dans les années à venir. D’où l’étude commandée par la Ville afin d’envisager tous les scénarios, dans la perspective de son transfert à la communauté de communes d’Ambert Livradois Forez au 1er janvier 2022. « Elle portait sur trois volets, décrit Brigitte Isard. Une rénovation a minima, une rénovation avec la possibilité d’augmenter le tonnage et enfin, le départ sur un projet neuf. » Les premiers résultats ont été détaillés vendredi dernier, à l’occasion du conseil municipal.
Entre 4,5 et 5 M€« C’est un abattoir de 60 ans, qui reste très costaud. Mais les bovins d’aujourd’hui n’ont plus la même taille qu’il y a 60 ans sur la chaîne », relève Brigitte Isard. D’où des travaux à envisager à hauteur de 2,8 M€ et l’obligation de fermer durant six mois pour les mener. L’option d’un équipement neuf, modulable et sur un nouveau site, se chiffrerait entre 4,5 et 5 M€. « La réflexion en est là. Ce sera sans doute un choix politique. Nous allons en parler avec la communauté de communes », explique le maire, Guy Gorbinet. Même si aucun scénario n’a été encore retenu, le projet pourrait bénéficier d’un financement par le Contrat de plan État-Région (CPER).
On pourrait monter à 70-80 % de financement. Mais si on n’avait pas présenté quelque chose en décembre 2019, l’abattoir aurait fermé et n’aurait jamais rouvert
Une seconde étude, économique cette fois, devrait être lancée d’ici le mois de mai par ALF. « C’est le croisement de ces deux études qui va nous orienter dans la prise de décision », achève Brigitte Isard.
François Jaulhacfrancois.jaulhac@centrefrance.com