Les travaux de la nouvelle usine pharmaceutique Carbogen Amcis ont commencé à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme)
Une nouvelle usine pharmaceutique sort de terre au sein du biopôle Clermont-Limagne. Le groupe suisse Carbogen Amcis a choisi Saint-Beauzire pour construire sa neuvième usine de production au monde. Son ouverture est prévue en janvier 2023.
Implanté à Riom depuis 2012, le groupe Carbogen Amcis, spécialisé dans l’industrie chimique et pharmaceutique, connaît une "belle croissance". À son arrivée, l’expert de la fabrication de produits injectables anticancéreux employait 17 personnes dans son usine auvergnate. En 2019, ils étaient 35 et aujourd’hui, cinquante.
La première pierre posée ce samedi"Nous avons voulu pousser nos murs sur le site de Riom, mais très vite on s’est aperçu que pousser les murs ne suffirait pas au vu de notre croissance", a expliqué Pascal Villemagne, président de la filiale France de Carbogen Amcis, à l’occasion de la pose de la première pierre de la nouvelle usine du groupe, ce samedi.
Implantée à Saint-Beauzire au sein du biopôle Clermont-Limagne, la nouvelle usine pharmaceutique de Carbogen Amcis représente ainsi "un important projet d’extension de son site riomois qui permettra d’augmenter la capacité de production".
La capacité de production passe à 30.000 exemplairesLe bâtiment, dont les travaux ont commencé il y a quelques semaines et devraient se terminer en janvier 2023, s’étendra sur 9.500 m2 et comprendra des laboratoires de recherche et développement et de contrôle qualité ainsi que deux lignes de production, répartis sur deux étages. "Nous pourrons réaliser nos produits en 30.000 exemplaires, contre 4.000 à Riom", s’est réjoui le président de la filiale France.Les travaux ont commencé il y a quelques semaines et devraient se terminer en janvier 2023. Quand le projet sera à maturité, Carbogène Amcis espère employer 95 personnes réparties sur ses deux sites. Cela représente une création brute d’un peu plus de 60 emplois.
"Le plus grand challenge va être le recrutement des profils bien particuliers dont nous avons besoin. Cela reste complexe de faire venir des personnes avec un tel niveau de compétences en Auvergne et peut prendre plusieurs mois. Mais la relocalisation de notre expertise et de ce savoir-faire est un enjeu majeur et stratégique."
Ici, comme à Riom, les équipes travailleront à la formulation de produits pharmaceutiques pour les soins oncologiques, appuieront les laboratoires pharmaceutiques au moment de leurs essais cliniques, puis produiront ces médicaments injectables à petite échelle. "Nous sommes la cheville ouvrière des laboratoires pharmaceutique", résume Pascal Villemagne. Le projet de Carbogen-Amcis à Saint-Beauzire (visuel cabinet Archi 3A).
Une aide d'un million d'euros la régionLe projet, estimé à 47 millions d’euros, est financé par un groupement de banques suisses et par les actionnaires de la société mère, le groupe indien Dishman. Il s’agit pour eux "d’un des plus gros projets d’investissement des cinquante dernières années". La Région accompagne, elle, budgétairement l’achat des lignes de production à hauteur d’un million d’euros.
Présent à l’occasion de la pose de la première pierre, samedi, Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a salué "un symbole de la renaissance du bassin de Riom et de l’Auvergne sur le plan industriel".
"Vous montrez un autre chemin, celui de la reconquête de notre souveraineté dans le domaine de la santé et de la pharmacie."
Le président de la Région a également invité les acteurs locaux à réfléchir à la mise en place d’un pôle de formation et de projets communs de coopération autour de la réussite de Carbogen et de la reprise de Fareva pour "affirmer la capacité de l’Auvergne à structurer un des gros pôles de santé national".
Jeanne Le Borgne