Alors que le Cantal va se trouver à nouveau confiné, l’épidémie de Covid-19 repart à la hausse
Alors que le Cantal va se trouver à nouveau confiné pour quatre semaines, à partir du samedi 3 avril, 19 heures, la circulation du virus semble repartir à la hausse, selon les indicateurs de suivi épidémiologique, en date de vendredi 2 avril.
Si le Cantal était jusqu’à présent relativement épargné par la troisième vague de Covid-19, il semble que ce ne soit plus le cas… Alors certains pourraient penser que le département paie un lourd tribut en se retrouvant à nouveau confinés à partir du samedi 3 avril, 19 heures, le préfet Serge Castel les renvoie à la situation sanitaire, qui s’est « fortement » dégradée.
Le variant anglais présent dans 92,3 % des nouveaux cas de coronavirusEn fin de semaine, les indicateurs de suivi épidémiologique confirmaient une augmentation de la circulation du virus dans le Cantal.
Covid-19 : le Cantal face à « une marée montante »
Selon les données de Santé publique France, sur les sept derniers jours du mois de mars, le taux de positivité des tests était de 4,4 % (contre 3,9 % auparavant). Au niveau des taux d’incidence qui correspondent au nombre de personnes infectées dans une population de 100.000 habitants, ils sont, au 2 avril, de 171,6 cas dans la population générale et de 103 chez les plus de 65 ans (contre 139 et 72 le lundi 29 mars). « Il a plus que doublé, insiste Serge Castel, il était de 73 cas fin février. » La proportion des nouvelles formes du coronavirus a, elle aussi, augmenté : 92,3 % sont désormais dues au seul variant dit anglais, réputé plus contagieux. Au niveau des hospitalisations, les courbes repartent également à la hausse avec vingt-six personnes admises dans un service hospitalier pour une infection au Sars-CoV-2 et quatre patients se trouvaient en réanimation, vendredi soir. Selon le dernier bilan, on dénombre 106 décès dus au coronavirus depuis le début de l’épidémie, il y a maintenant plus d’un an.
Des attestations de déplacement dérogatoires nécessaires au-delà des 10 kilomètres ou pendant le couvre-feuL’élargissement des mesures de « freinage renforcé », pour une durée de quatre semaines, ne souffre donc d’aucune discussion pour Serge Castel, qui rappelle que les déplacements sont de nouveau limités partout à un rayon de 10 km pour les sorties quotidiennes, sans attestation ; et que seuls les commerces de première nécessité sont autorisés à ouvrir.
« Pendant les horaires du couvre-feu, de 19 heures à 6 heures, ou pour des déplacements dépassant les 10 kilomètres, une attestation sera nécessaire »
Les attestations de déplacement dérogatoires présenteront les mêmes motifs impérieux que lors du couvre-feu ou des précédents confinements : motifs professionnels, achats de produits de première nécessité, motifs familiaux impérieux, convocations judiciaires ou encore des soins ne pouvant être reportés. Certains commerces non essentiels seront par ailleurs contraints de fermer, et les déplacements inter-régionaux seront interdits, à partir de lundi soir.
Pour ce week-end de Pâques, il ne sera pas possible de profiter des parcs, jardins et berges de la Jordanne à Aurillac, ainsi que des plages et berges de l’ensemble des plans d’eau du département Un arrêté préfectoral pour limiter les rassemblements au cours du week-end de Pâques. Malgré ce beau week-end de Pâques, impossible de se rendre sur les plages de Rénac, au pied du barrage de Saint-Étienne-Cantalès, ou dans le parc Hélitas, à Aurillac, même si vous habitez à moins de dix kilomètres. En complément des mesures nationales pour freiner l’épidémie de coronavirus, le préfet Serge Castel a pris trois arrêtés préfectoraux. Le premier prolonge, jusqu’au 30 avril, l’obligation du port du masque en extérieur où il l’était déjà. Les deux autres interdisent, à partir du samedi 3 avril et jusqu’au lundi 5 avril inclus, la consommation d’alcool sur la voie publique ainsi que l’accès et la fréquentation des plages et berges sur l’ensemble des plans d’eau du département et dans les parcs, jardins et berges de la Jordanne à Aurillac. « Il s’agit d’éviter les rassemblements. Avec l’arrivée des beaux jours et du printemps, j’ai moi-même constaté un peu de relâchement. Je ne voudrais pas qu’en laissant ouverts ces sites qui invitent à se rassembler en famille ou entre amis, ce qui est traditionnellement le cas à Pâques, on se retrouve dans dix jours avec une explosion du nombre de contaminations. » Mais Serge Castel tempère : « Je peux comprendre que ce soit mal compris, mais c’est un arrêté limité dans le temps. Je demande aux Cantaliens, par ailleurs très respectueux des mesures en vigueur, de prendre sur eux. Et puis on n’interdit pas aux gens de se déplacer. Nous sommes dans un département qui offre de nombreuses possibilités de respiration, sans être les uns sur les autres. »
Emmanuel Tremet