Au cœur d'une unité mobile de vaccination contre le Covid-19 à Mandailles-Saint-Julien (Cantal)
Pour pallier l’éloignement d’une partie de la population du Cantal de l’un des quatre centres de vaccination du Covid, une nouvelle campagne a été mise en place. Vingt-cinq unités mobiles se partagent le territoire du Cantal : reportage à Mandailles-Saint-Julien.
Mardi 23 mars, 16 h 30. Léon, 96 ans, traverse le hall de la mairie de Mandailles-Saint-Julien pour se rendre dans le bureau à gauche de l’entrée. Accompagné de sa fille, il se tient prêt à recevoir sa première dose de vaccin Moderna. Habitant à plus de 30 minutes des deux centres de vaccination d’Aurillac, cet ancien agriculteur n’a aucune possibilité pour s’y rendre. Il a donc pu profiter de la nouvelle unité mobile qui s’est installée depuis quelques heures dans le village.
25 centres éphémèresGuidé par l’infirmier Jean-François Ribes, Léon s’installe sur une chaise devant la cheminée en pierre, face aux journalistes, et s’amuse de la situation. « Vous auriez pu choisir quelqu’un de plus jeune ! », s’exclame-t-il. Une fois piqué, il se dirige vers la salle de récupération. « J’étais partant pour le vaccin. Maintenant, je me sens comme si j’avais 20 ans ! », ajoute-t-il, rieur.
Une note d’espoir qu’ont pu partager trente-trois autres habitants de la vallée en venant se faire injecter leur première dose de vaccin. Et ce ne sont pas les seules personnes éloignées des centres fixes de vaccination qui peuvent bénéficier de ce dispositif. Suite à un arrêté préfectoral, vingt-cinq centres éphémères comme celui de Mandailles sont répartis sur tout le territoire cantalien.
« Les quatre centres fonctionnent, mais cela ne suffit pas pour toute la population qui ne peut pas se déplacer », précise Serge Castel, préfet du Cantal. Ainsi, des communes comme Thiézac, Marcenat, Maurs ou encore Condat, vont, à leur tour, pouvoir accueillir ces centres mobiles.
Pour accompagner cette nouvelle unité, trois équipes mobiles peuvent se rendre directement chez les habitants isolés. « En plus des personnes vaccinées à la mairie de Mandailles, nous sommes allés rencontrer huit personnes à domicile dans la matinée », explique Jean-François Collin, président de l’Ordre des médecins du Cantal.
Médecins, pompiers, infirmiers...Au total, une cinquantaine de médecins, soutenus par des infirmiers et des pompiers, sont répartis dans le département pour venir vacciner au plus près de la population. Ces nouveaux centres devraient donc permettre de donner un coup d’accélérateur à la vaccination. Actuellement, 17.000 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin dans le Cantal. Parmi elles, 9.600 ont bénéficié des deux injections. « La vaccination est l’élément majeur pour sortir de la crise », insiste le préfet.
Les médecins à la tête de la campagneLa campagne de vaccination mobile est donc une nouvelle opportunité pour la population isolée qui ne peut se rendre dans l’un des centres fixes d’Aurillac, de Saint-Flour et de Mauriac. La liste des habitants éligibles à cette vaccination mobile est déterminée par les médecins. Ce sont également ces personnels de santé qui récupèrent les vaccins. La répartition des doses n’est pas encore établie, mais les médecins devraient recevoir 1.200 doses du vaccin Moderna, avec les rappels, ainsi que 600 du vaccin Pfizer.
Afin de pérenniser l’opération, les habitants de Mandailles et des alentours peuvent compter sur la mobilisation des personnels de santé pour recevoir leur rappel. Une deuxième série de vaccination est également prévue dans le village, à une date qui n’a pas encore été déterminée.
Chloé Frelat