Jean-Michel Guillon (ASM), après les élections à la LNR : «Il y avait en face une machine de guerre»
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Soutien affiché de Vincent Merling pour l'élection à la présidence de la Ligue, ce mardi, le Clermontois Jean-Michel Guillon exprime sa déception du résultat (élection de René Bouscatel) et sa crainte d'une mainmise de la FFR sur l'institution des clubs.
Même s'il ne nous l'a pas exprimé en ces termes, le président de l'ASM Clermont a sans doute assisté à un exercice de pure politique, inédit pour lui, ce mardi lors de l'élection à la présidence de la Ligue, où Vincent Merling et René Bouscatel se disputaient la succession de Paul Goze.
Jean-Michel Guillon, qui soutenait le Rochelais, a certainement beaucoup appris des mécanismes mais aussi des coups tordus et des entreprises de démolition qui ont "fait tomber" Merling et mis sur le piedestal Bouscatel, l'ancien patron du Stade Toulousain, club qui n'avait jamais été au pouvoir de l'institution.
Quel est votre premier ressenti après cette élection au résultat surprenant ?
« Une partie a fait campagne, l'autre beaucoup moins. Je dirais que la politique est un domaine qui s'apprend. »
« Je découvre ce monde des petits arrangements »Qu'avez-vous appris de cet événement ?
« Je découvre un peu plus ce monde des élections, des petits arrangements. J'avais affiché mon support à Vincent Merling, je ne m'en cache pas. Je retiens qu'il y avait face à sa candidature une machine de guerre. »
Êtes-vous déçu du résultat ?
« Oui, j'aurais préféré que Vincent Merling soit élu. Derrière, j'attends de voir quel équilibre il y aura entre une fédération qui porte le monde amateur et une ligue qui représente le monde professionnel. Il y a une nouvelle donne, je ne voudrais pas que cela devienne une ligue inféodée. L'avenir le dira. »
« Que la Ligue ne devienne pas inféodée... »C'est votre crainte ?
« C'est une crainte de voir une forte emprise de la FFR dans le temps, oui. Tel qu'il est constitué aujourd'hui, le comité directeur est composé d'une forte majorité de sympathisants de la fédération. »
Pourquoi l'ASM n'a pas été dans l'action en se présentant à l'élection au comité directeur ?
« Je m'étais présenté mais ma candidature n'a pas été retenue car je n'ai pas deux ans de licence. A un moment, je me suis demandé si je poussais pour que la commission revoit mon cas mais je me suis finalement rangé à la règle établie. »
Et pourquoi ne pas avoir nommé un représentant comme certains clubs (Montpellier, Stade Français, Racing...) ?
« Je n'y suis pas favorable. Pour avoir une Ligue forte, il faut que les présidents s'engagent, ce sont eux qui incarnent, pas leurs représentants. La question est de savoir si les présidents s'impliqueront au côté d'un bureau directeur qui a pris beaucoup d'importance. Je pars du principe que si les opérationnels ont cette importance, c'est que les présidents ne sont pas assez impliqués. Si tous s'impliquent à l'avenir, au moins ce sera une bonne nouvelle. »
Recueilli par Christophe Buron