En visite dans l'Allier, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez mobilise ses troupes...et distille quelques messages
Lors de sa venue dans l’Allier, ce mardi, Philippe Martinez, a participé à plusieurs rencontres et initiatives avec des militants de la CGT, des élus et salariés.
Le leader de la CGT n’a notamment pas manqué de faire une halte à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Dans la cité vigneronne, la situation a tourné au vinaigre entre le maire, Emmanuel Ferrand (LR), et les cégétistes saint-pourcinois placés sous la menace d’une suppression de leur local syndical qui fait partie du bâtiment qui accueillera prochainement la nouvelle bibliothèque (nos éditions précédentes).
« Augmenter le SMIC »En se joignant au rassemblement organisé devant l’hôtel de Ville, le secrétaire général de la CGT a pris la parole pour assurer ses camarades de son soutien et dénoncer « une atteinte très grave » aux droits des syndicalistes. Plus largement, lors d’une conférence de presse organisée dans ce local de la CGT, rue des Echevins, Philippe Martinez est revenu sur l’actualité économique et sociale nationale. Notamment sur le retour de la « prime Macron » en 2021, une aide destinée à soutenir les travailleurs de « deuxième ligne ». Le secrétaire général a estimé que tous les salariés ne la toucheraient pas. Car la prime reste au bon vouloir de l’employeur : « Et le MEDEF nous dit déjà qu’il n’y aura pas suffisamment d’argent ! ».
Philippe Martinez, secretaire general de la CGT, en visite à Saint-Pourçain-Sur-Sioule (Allier) ce mardi.
Philippe Martinez, lui, défend d’autres solutions pour les petits salaires : « La première, c’est d’augmenter le SMIC, une mesure qui profiterait vraiment à tous les deuxièmes lignes, à tous les bas salaires. Mais le SMIC a augmenté de 0,99 % en début d’année. C’est 50 centimes d’augmentation par jour, soit une demi-baguette ».
Autre sujet : au lendemain de la conférence sociale organisée lundi entre le gouvernement et les partenaires sociaux, Philippe Martinez a souligné qu’il se positionnait pour la conditionnalité des aides aux entreprises. D’autant plus en cette période de crise sanitaire : « Si on donne de l’argent public, il faut savoir à quoi il sert. J’ai des tas d’exemples d’entreprises qui touchent des aides publiques et qui annoncent qu’elles vont supprimer des emplois ». Le secrétaire général de la CGT a également rappelé que, pour résorber le chômage et ouvrir des possibilités d’embaucher, son syndicat militait pour la semaine de 32 heures.
Aussi aux côtés des cheminots.Philippe Martinez ici à l'Ag de la CGT Cheminots de Vichy-Saint-Germain-des-Fossés.Avant de se rendre à Saint-Pourçain-sur-Sioule, Philippe Martinez s’est rendu,Ahier en début de matinée, à Saint-Germain-des-Fossés. Le leader de la CGT y a rencontré les dirigeants et membres de la CGT Cheminots de Vichy-Saint-Germain, dont l’assemblée générale a surtout été l’occasion de rappeler l’évolution du paysage ferroviaire local au cours des dernières années. Une évolution « vers le bas », ont soufflé de nombreux cheminots, évoquant « la fermeture des guichets en gare de Saint-Germain, les suppressions de poste, et la déshumanisation de la gare avec le maintien d’un seul chef de service ». Pour Jérémy Debatisse, secrétaire du syndicat local, la logique de « rentabilisation a pris le dessus » depuis de nombreuses années. Un constat partagé par Philippe Martinez qui, plus que jamais, a appelé ses troupes à « rester mobilisées » pour continuer à défendre « le sens du travail » et « les salaires », notamment…À noter lors de cette AG la présence de représentants de la CGT de l'hôpital de Vichy, qui ont aussi fait remonter les problématiques liées à la gestion de la crise sanitaire en milieu hospitalier.
Textes Antoine Delacou et Pierre Geraudie
Photos Philippe Bigard et Victoria Pulido