Ligier et L'Oréal, deux entreprises bourbonnaises « exemplaires » pour le ministre de l'Economie Bruno Le Maire
Le bassin de Vichy, un modèle pour la relance économique ? C’est en tout cas le message qu’a délivré hier Bruno Le Maire, ministre en charge de ce portefeuille, le temps d’un long déplacement en terres bourbonnaises, ce vendredi 5 mars.
Deux usines locales ont eu les honneurs de cette visite ministérielle. Deux fleurons du bassin. Ligier, le matin, et L’Oréal, l’après-midi.
Ligier
Une visite d’autant plus sensée que la société a bénéficié du plan « France Relance », à hauteur de 3,4 millions d’euros, grâce à son projet de véhicule sans permis électrique, dont Bruno Le Maire a pris le volant.
Une manne bienvenue car les véhicules sans permis appartiennent au monde des deux roues, et ne bénéficient donc pas des subventions attribuées aux constructeurs de voitures. L’enjeu : modifier la réglementation. Un message passé au ministre.
« Exemplaire » aussi car, comme L’Oréal, Ligier recrute. 100 emplois d’ici deux ans.« On ne roule plus à 300 km/h sur les circuits, mais à 45 km/h sur la voie publique », lui a lancé en souriant François Ligier, PDG du groupe, en hommage à Guy, son grand-père, champion de Formule 1
L'Oréal
Chez le champion des cosmétiques, Bruno Le Maire a pu constater la modernité impressionnante des chaînes de production, autant que les ambitions environnementales et sociales à la pointe de la marque.
Mais il a aussi pris le temps d’une table ronde avec cinq alternants, pour parler apprentissage. Clément, Mélanie, Pierre, Émilie et Amie ont chacun partagé leur parcours, dans la performance industrielle, le contrôle de gestion, la maintenance de systèmes, le contrôle qualité ou le conditionnement. Une quarantaine de jeunes sont, comme eux, en alternance à L’Oréal. Une chance, selon le ministre :
« C’est l’une des choses positives qui vont sortir de la crise, on va enfin comprendre que l’apprentissage est la voie royale. »« Ça va beaucoup nous aider, car ça nous apporte beaucoup d’expérience, c’est très sécurisant », abonde Émilie. « Par rapport à deux ans de BTS seulement théoriques, on a un petit bonus », renchérit Pierre.
« Nous avons vécu un choc sans équivalent depuis 1945, ou même 1929, a repris Bruno Le Maire. Mais nos choix ont permis de protéger massivement l’économie, qui a tenu le choc. On a évité des millions de licenciements. Maintenant, la deuxième phase, c’est de relancer l’économie. Et ma conviction, c’est que ça va redémarrer très fort. Il faut un modèle économique plus juste, plus efficace, et plus respectueux de l’environnement. »
L'Oréal Vichy : la grande mutation environnementale
Cerise sur le gâteau industriel, le ministre a profité de sa venue pour remettre à Jean-Yves Larraufie, directeur de CAP L’Oréal, le label Vitrine Industrie du Futur, « attribué aux entreprises ayant développé concrètement un projet novateur pour l’organisation de leur production »
Texte : Matthieu Perrinaud
Photos : Victoria Pulido
Vidéo : Martial Delecluse