Un rasoir de Thiers-Issard à Thiers (Puy-de-Dôme) dans la série Netflix Snowpiercer
Le plan est fugace mais impossible de le rater. Un rasoir coupe-choux de Thiers-Issard apparaît dans l’une des nouvelles séries de Neflix, Snowpiercer. Explications.
Un train condamné à rouler malgré la neige et qui n’arrive jamais à bon port?? Non, il ne s’agit pas du train Paris-Clermont mais d’un autre, de fiction : celui de la série américaine Snowpiercer. Le Transperceneige en version française, diffusée depuis mai 2020 par Netflix.
Son histoire?? Anxiogène à souhait, post-apocalyptique à la Roland Emmerich et dans la lignée des récits dystopiques où Black Mirror règne en maître.
Tour du monde en trainImaginez : « sept ans après que le monde est devenu une vaste étendue glacée, des survivants ont trouvé refuge dans un train en perpétuel mouvement. Composé de 1.001 wagons, l’engin fait le tour du monde à toute vitesse. » Une arche où ne règne pas la quiétude puisque c’est un lieu d’affrontement entre les classes - littéralement - entre passagers de la seconde et de la troisième contre la première, et les sans-classe, des émeutiers montés sept ans auparavant, relégués au rang de paria par une direction du train semblable à un régime autoritaire. Reste qu’il y a bien un rapport entre Snowpiercer et l’Auvergne. Et toujours pas celui précédemment cité.
Dans l’épisode 2 de la saison 2, un rasoir coupe-choux s’est glissé dans le face-à-face de baignoire qui finit mal entre les acteurs Tom Lipinski et - excusez du peu-, Sean Bean, le Ned Stark de Game of Thrones et Boromir dans Le Seigneur des anneaux.
— ???Agent Yataa???? (@YataaSync) February 8, 2021De quoi pousser un petit cocorico bitord car le rasoir, repéré par un twitto, est issu de la coutellerie Thiers-Issard, installée en zone de Felet et spécialisée dans leur réalisation depuis 1884.
Imitation écaille de tortue« Ce n’est pas évident d’identifier exactement de quel modèle il s’agit », explique Sandra Keller, co-dirigeante de la société, qui n’était pas au courant de ce clin d’œil. Image à l’appui, elle a néanmoins identifié « une chasse en plastique imitation écaille de tortue. Il semble être de taille 5/8 ou 6/8. On ne voit pas bien la finition, et si c’est une lame polie brillante ou mate mais c’est bien l’un de nos rasoirs », juge-t-elle.Capture d'écran sur le coupe-choux tenu par Tom Lipinski.
Ce n’est en tout cas pas la première fois que les produits Thiers-Issard ont l’occasion de s’afficher à l'écran. « C’est déjà arrivé qu’on nous fasse la demande, révèle Sandra. Il y a des années, le groupe Marvel nous avait fait une demande pour le film Spiderman. »
Mais, en règle générale, cette utilisation est souvent méconnue, bien éloignée du placement de produits à l’œuvre, par exemple, dans un James Bond. « Les articles ne sont pas mis en gros plan parfait et l’utilisateur effectue souvent des manipulations assez rapides », remarque-t-elle. Mais d’autres fois, ces objets deviennent iconiques, comme le fut la canne du Docteur House, dans la série éponyme. Une canne fabriquée dans les établissements Fayet, à Orléat. Re-cocorico auvergnat.
Derrière la série. Derrière la série de Netflix se cache d’abord une BD française (re-re-cocorico) : Le Transperceneige de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette (1982). Elle avait déjà fait l’objet d’une adaptation, en long-métrage cette fois, par Bong Joon-ho, en 2013.
François Jaulhac francois.jaulhac@centrefrance.com