A Riom (Puy-de-Dôme), ils cultivent des champignons dans les caves du centre-ville
![A Riom (Puy-de-Dôme), ils cultivent des champignons dans les caves du centre-ville](https://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/champignons-riom_5199176.jpeg)
En quête d’une nouvelle aventure professionnelle, Tristan Courtois et Frédéric Bernard ont investi les sous-sols riomois, ces derniers mois. Dans des caves situées rue du Commerce, en plein centre-ville, ils cultivent des champignons bio, et plus précisément des shiitakés.
Il faut pousser la porte d’un vieil immeuble, rue du Commerce. Arpenter un long couloir qui débouche sur un escalier en pierres et sur l’une de ces discrètes petites cours qui parsèment le centre-ville. Là, une grille ouvre le chemin vers le sous-sol de la cité de Saint-Amable. Quelques marches en pente raide et voilà le visiteur, recroquevillé pour épargner son crâne du bas plafond, plongé dans les souterrains riomois, à travers trois étages de caves…
C’est ici que Tristan Courtois et Frédéric Bernard ont entamé une nouvelle vie professionnelle, il y a quelques mois. Après de multiples expériences (artisans, régisseur, militaire, routier…), les deux hommes se sont à 41 ans retrouvés autour de l’envie de monter un nouveau projet en descendant dans les caves.
"Privilégier le local, le bio"Ils ne s’en cachent pas : ils n’avaient pas jusque-là d’appétence particulière pour les champignons, même si Tristan Courtois part de temps à autre à leur cueillette dans les bois. Mais ils y ont pris goût, petit à petit, motivé par le désir de participer au changement des habitudes alimentaires. "On commence tous à se nourrir différemment, à privilégier le local, le bio. On s’inscrit dans ce mouvement, et on avait envie de cultiver quelque chose", explique Frédéric Bernard.
Tristan Courtois et Frédéric Bernard cultivent des champignons dans une cave du centre-ville de Riom. Parce qu’ils ont eu l’opportunité d’investir ces trois étages de caves, les deux compères ont entamé une série de mesures sur la température, l’humidité, la ventilation des lieux ou encore le besoin de lumière, afin de déterminer la variété la plus à même à s’y épanouir. Ce sera le shiitaké, ou Lentin du Chêne. Un champignon dont raffolent les pays asiatiques mais finalement plutôt méconnu en France.
Marchés et épiceriesL’aventure "Champuydômes" s’est concrétisée lors du premier confinement, au printemps dernier. Les caves ont été vidées, nettoyées, aseptisées à la chaux. Les deux hommes ont aussi suivi une formation sur la culture des champignons au lycée agricole de Montbrison et lors d’un stage dans une champignonnière près de Lyon. Puis ils se sont équipés en bloc de substrat, mélange de paille, de soja, de chanvre ou encore de cire de chêne, au pied duquel le shiitaké s’épanouit à l’air libre. Du mycélium est injecté dans ces blocs et, au bout de deux à trois semaines en caves, les premiers champignons pointent leurs chapeaux…
La première "volée", ou récolte, est arrivée peu avant Noël. Depuis, le duo continue de se faire la main, écoulant sa marchandise sur les marchés (Jaude, Montferrand, bientôt Riom) ou en épiceries, à l’instar de La Marguerite à Riom et la Ferme auvergnate à Mozac. Si une cinquantaine de ballots parsèment leurs caves, Tristan Courtois et Frédéric Bernard doivent toutefois encore accélérer le rythme pour que l’affaire soit économiquement viable. Voilà pourquoi ils devraient investir dans les prochains mois de nouvelles caves, à Aubière et à Volvic. Là-bas, ils cultiveront le champignon de Paris brun et le pleurote. Le shiitaké restera leur spécialité riomoise.
Plus d’infos. "Champuydômes", au 06.87.26.07.77 ou au 06.74.90.51.20.
Arthur Cesbron