A quoi ressemble la vie des musées, actuellement fermés ? Exemple à Riom, entre grand ménage et actions sur les réseaux sociaux
Malgré leur fermeture depuis près de trois mois, il y a une vie derrière les murs des musées, à Riom. Entre grand ménage, petit bricolage et poursuite des actions de médiation culturelle sur internet.
L’anecdote peut prêter à sourire : sans le savoir, même sur la pointe des pieds, les visiteurs des musées participent -en temps d’ouverture- à l’entretien des collections lors de leurs visites. "Les insectes sont dérangés par les vibrations des pas sur le parquet, sourit Julie Chevaillier, directrice des musées riomois. En ce moment, ils adorent le calme ! Il faut donc que l’on redouble d’attention, ne serait-ce qu’en passant chaque jour dans toutes nos salles…"
La cour intérieure réaménagéeCar il y a une vie dans les musées en période de fermeture. Si les portes du musée Mandet et du musée régional d’Auvergne sont closes depuis la mise en place du second confinement fin octobre et pour une durée encore indéterminée, les deux établissements culturels riomois poursuivent un certain nombre d’activités.
Qui est Julie Chevaillier, la nouvelle directrice des musées de Riom ?
Ils mettent même à profit cette période de calme pour mener plusieurs travaux, à l’instar du réaménagement de la cour intérieur du musée Mandet, de la création d’un vaste meuble pour faciliter l’accueil des enfants ou du rafraîchissement de la salle pédagogique, désormais bien plus colorée.
"On profite du temps dont on dispose pour bricoler, peindre, relève Julie Chevaillier. C’est aussi l’occasion de nettoyer à fond toutes nos collections et les espaces publics. On peut notamment ouvrir plus facilement nos vitrines pour dépoussiérer l’argenterie, la céramique, nos lustres aussi… En temps normal, il faut le faire tôt le matin, avant l’ouverture du musée."
Mini-conférences, jeux, contes...S’il accueille en temps normal 17.000 visiteurs par an, dont 5.000 enfants, le musée Mandet, tout comme le musée régional d’Auvergne, fait aussi l’effort de poursuivre ses actions de médiation culturelle, sous une nouvelle forme. Aucune visite n’étant autorisé, le musée se tourne vers internet, et les réseaux sociaux, pour maintenir le lien avec ses publics en leur proposant des tutoriels d’ateliers à suivre à la maison, des jeux à imprimer pour les enfants, des mini-conférences sur certains tableaux, des anecdotes autour de quelques œuvres, des vidéos sur les coulisses du musée ou, bientôt, sur les contes racontés depuis le musée par Laurence Calabrese…
"C’est plus léger et plus simple, mais ça nous permet d’accompagner les enfants différemment, de garder un lien avec nos publics et de continuer à être un vecteur de la culture, souligne Julie Chevaillier. On va aussi essayer de sortir un livret jeune autour de l’exposition de Fabienne Cinquin et pour chaque exposition temporaire. On essaie de se réinventer, de toucher un maximum de public, de développer l’attractivité et surtout de créer du lien. Nous ne sommes pas des lieux dits essentiels actuellement. Mais la culture aide à forger le citoyen de demain. On a un rôle social à jouer." Même en période de fermeture.
Sur internet. Rendez-vous sur les pages Facebook du musée Mandet et du musée régional d’Auvergne pour découvrir une partie des collections et les coulisses de ses établissements.
Et cet été ? Julien Salaud à Mandet, la BD au musée régional d’Auvergne. Si tout reste soumis à l’évolution de la situation sanitaire, le musée Mandet prévoit d’accueillir l’artiste Julien Salaud à compter du 21 juin, et jusqu’en mars 2022. "C’est un artiste émergent sur la scène contemporaine, détaille Julie Chevaillier. On va recouvrir de bois les murs de notre salle d’exposition, sur lesquels il plantera des clous et dessinera des formes hybrides, des formes d’animaux… Il va construire un univers chimérique en s’inspirant des collections du musée mais aussi de la chaîne des puys." De son côté, le musée régional d’Auvergne va reconduire son exposition autour de la BD, débutée en 2020.
Arthur Cesbron