Maison effondrée à Pont-Astier, commune d'Orléat (Puy-de-Dôme) : les habitants et riverains racontent
Les habitants et voisins de l’immeuble effondré à Pont-Astier, commune d’Orléat (Puy-de-Dôme), décrivent leur calvaire. Tous sont sonnés mais soulagés qu’aucune victime ne soit à déplorer.
Au lendemain de l’effondrement soudain de l’immeuble du 6 route de Pont-de-Dore à Pont-Astier, commune d’Orléat, Anne, la propriétaire, conclut que leur heure n’était pas venue. Elle et son fils de 13 ans ont réussi à sortir sans blessure de leur appartement en partie enseveli. Leur logement, situé au rez-de-chaussée à droite, est détruit.
Je n’ai plus rien. Je crois qu’on ne réalise pas tout à fait. Mais on est encore là donc je relativise. Heureusement, le locataire au-dessus de nous n’était pas présent.
La maison mitoyenne fragiliséeAu lendemain du « séisme », quelques passants incrédules viennent constater les dégâts. Certains sont juste curieux, d’autres sont aussi très concernés. C’est le cas de ce couple qui habite la maison mitoyenne, dans laquelle ils n’ont plus le droit de rentrer. Ils étaient aux premières loges, la veille.
« J’étais dans la maison, j’ai entendu un très gros boom, ça a fait trembler les portes et les fenêtres, témoigne l’homme, qui n’a pas souhaité donner son prénom. J’ai vu tout plein de fumée dehors. La dame et son fils ont réussi à sortir. On a appelé les pompiers. »
Les secours ont demandé aux habitants de cette maison adjacente de quitter leur logement, car il était lui aussi fragilisé. « Regardez, la fissure qui est apparue là. Notre charpente est prise dans le bâtiment qui s’est effondré. S’il tombe, il fera tomber notre maison. On se demande si elle va tenir. » Leur maison qui date de 1949 est en pisé, comme le bâtiment sinistré. La maison de leur fils est mitoyenne de la leur. Elle aussi semble en sursis.
Le couple a eu le droit de récupérer quelques affaires mais maintenant ils ne peuvent plus entrer dans leur maison. Ce serait trop dangereux. Ils sont relogés dans un mobile-home qu’ils possèdent à Lezoux. Malgré ce drame qui les accable et la peur, ils restent positifs : « L’essentiel, c’est qu’il n’y ait pas eu de blessé. Le matériel, ça se remplace. »
Partis sans aucune affaireSarah et Laurent, 29 ans, sont locataires au rez-de-chaussée de l’immeuble démoli, de l’autre côté de l’éboulement, côté gauche. Leur logement n’a pas été touché.
Seul Laurent était présent au moment des faits et il n’a rien entendu avec son casque sur les oreilles. Ce sont les pompiers qui lui ont dit de sortir. Ce samedi, ils sont revenus voir leur logement, avec une immense frustration. « Mon chat est toujours à l’intérieur, se désole Sarah. Les pompiers ont pu sortir notre oiseau en cage mais le chat est trop timide, ils n’ont pas pu et c’était trop dangereux. » Ils n’ont pris aucune affaire, ils ont juste les vêtements qu’ils portaient. « On ne peut pas se servir de la voiture car les clefs sont dans l’appartement. Et on venait de faire des courses… »
La première nuit, ils ont dormi chez leur famille, ensuite, l’assurance leur paiera un hôtel et ils iront peut-être en gîte. Mais déjà, ils cherchent un appartement car ils savent qu’ils ne pourront pas retrouver le leur.
Chaîne de solidaritéEn tout, treize personnes sont relogées. La propriétaire de la maison divisée en plusieurs appartements, ainsi que son fils, iront dans le seul hébergement d’urgence de la mairie. « Une chaîne de solidarité s’est constituée au niveau des élus pour trouver des meubles, de la vaisselle, du linge de maison. A priori, on aura tout ce qu’il faut pour cette famille », décrit la maire d’Orléat, Élisabeth Brussat.
« Des magasins de Thiers sont prêts à nous donner des choses », enchaîne Anne. Intersport a offert à son fils une paire de baskets parce qu’il est sorti sans chaussures.
« Il peut tomber à tout moment »« Il n’y a pas de dommage au niveau des gens, c’est primordial. Le reste, ça va s’arranger. Quand ça arrive un week-end, c’est compliqué. Mais on a remis l’éclairage public, un vigile contrôlera les lieux. Lundi, je contacterai le tribunal administratif pour qu’il mandate un expert judiciaire. »
En attendant, Élisabeth Brussat refuse de rouvrir la RD224, assez fréquentée. « Le Sdis ne veut pas. L’immeuble fait 8 mètres de haut, s’il s’effondre, il tombe sur la voie. Et il peut tomber à tout moment. » La route est donc barrée et une déviation est mise en place. Quant à l’origine du sinistre, elle est à cette heure inconnue.
Alice Chevrier