Blessure, calendrier, objectifs, pression du maillot : Julian Alaphilippe fait le point sur l'année qui l'attend
Actuellement en stage à Altea en Espagne, avec son équipe Deceuninck-Quick Step, Julian Alaphilippe a donné les grandes lignes de son programme 2021. Une année olympique au cours de laquelle il ne veut « pas oublier de profiter du maillot de champion du monde ».
Julian, votre saison 2020 s'est achevée sur une chute et une blessure au Tour des Flandres, avez-vous totalement récupéré ?
Cela va beaucoup mieux que lors du précédent stage au mois de de décembre mais ce n’est pas encore parfait. Par exemple, je ne peux toujours pas vraiment sprinter donc je continue de faire attention. J’espère être totalement rétabli d’ici deux semaines.
Vous allez reprendre la compétition sur le Tour de la Provence (11-14 février), vous serez à 100% de vos moyens ?
On ne sait jamais si l’on sera à 100 % un mois avant une course. Mais j’avais à cœur de faire ma rentrée en France et de courir avec ce maillot arc-en-ciel dans mon pays. En plus, le parcours est plutôt intéressant donc j’espère que les jambes vont répondre. Même si je n’oublie pas que la saison va être très longue.
Ce maillot justement, il vous met une pression particulière sur les épaules ?
Non, je ne dirai pas que j’ai plus de pression. Mais ce qui est certain c’est que mon envie est décuplée. Un an, ça passe très vite et je ne veux pas oublier d’en profiter.
Comment va s'orchestrer votre saison ?
La première partie va vraiment être centrée autour des classiques. Je vais peut-être disputer Tirreno-Adriatico mais on attend encore de voir quel sera le tracé. Sinon, je vais courir sur le Het Nieuwsblad (27 février) et aller jusqu’aux Ardennaises et Liège-Bastogne-Liège (25 avril).
Malgré le mauvais souvenir de l’an dernier et votre chute, vous serez sur le Tour des Flandres ?
Ce n’est pas un mauvais souvenir ! La chute en est un mais pas la course. Je la découvrais et j’ai vraiment adoré, il y a une ambiance particulière dans l’équipe à l’approche du Ronde et j’espère évidemment en être cette année. J’ai hâte d’y retourner, car l’édition 2020 a montré que je pouvais m’y exprimer. j’espère juste ne pas tomber.Julian Alaphilippe et son équipe sont actuellement en stage à Altea, en Espagne.
Les classiques, le Tour, les Mondiaux... ce n'est pas difficile de dessiner votre calendrier ?
Ce n’est pas si difficile car je ne vise pas la victoire finale sur les Grands Tours. Et ce sera encore le cas cette année. Pour l’instant je suis vraiment focalisé sur les classiques. Ensuite viendra l’heure de penser au Tour de France (26 juin - 18 juillet), aux Jeux olympiques (23 juillet - 8 août), au championnat du monde (26 septembre).
Le parcours du Tour de France, vous en pensez quoi ?
Je ne l’ai pas encore vraiment étudié. J'ai juste vu qu’il y avait des étapes qui pouvaient me correspondre et c’est déjà pas mal.
Et les Jeux de Tokyo, c’est un vrai objectif ?
Oui, c’est un grand événement, on a forcément envie d’en être. Mais c’est difficile de savoir aujourd’hui dans quelle forme je serai au mois de juillet. Mais si je me sens bien ça sera évidemment un très gros objectif.
Vous êtes dans votre dernière année de contrat, vous pensez déjà à la suite ?
Pour être honnête, pas encore. J’ai le temps d’y réfléchir. Quand le moment viendra je saurai prendre une décision. Et prendre la bonne.
La première partie de saison, au moins, risque de se dérouler sans public. Cela change quelque chose ?
Évidemment que c’est différent. Quand vous attaquez un grand col sur le Tour de France ou bien le Vieux Quaremont sur le Ronde et qu’il n’y a personne autour, ça fait très bizarre. On espère tous que le public va revenir mais prenons notre mal en patience. Il faut déjà se réjouir que les courses puissent se tenir.
Propos recueillis par Antonin Bisson