Comment les Creusois s'engagent-ils pour lutter contre l'illettrisme ?
Une nouvelle journée d’étude a été organisée, en ce mois de septembre, dans les locaux de l'UDAF Creuse pour réunir les personnes accompagnant des illettrés. Ces bénévoles sont des membres du dispositif départemental et partenarial intitulé « Lever les freins linguistiques » rassemblant plus d’une dizaine de volontaires.
« Le problème invisible » de l’illettrismeCette action vise à favoriser l’insertion socioprofessionnelle des personnes en difficulté avec le français pour leur permettre d’être plus autonomes dans des situations simples de la vie courante. « Les illettrés sont souvent des personnes qui se cachent. C’est considéré comme un problème invisible donc il faut bien les sensibiliser pour leur expliquer qu’ils peuvent encore apprendre à tout âge et que l’illettrisme n’est pas une fatalité, la difficulté est de repérer ces personnes », confie Catherine Tabaraud, chargée de mission au Centre ressources illettrisme et analphabétisme Nouvelle-Aquitaine.
Catherine Tabaraud anime plusieurs réunions d'information avec les bénévoles. Être illettré entrave son développement avec une accumulation de petites choses comme avoir des difficultés pour circuler seul, faire ses courses, prendre un médicament ou bien lire une consigne de travail.Ces petites formations permettent également aux bénévoles de cerner le problème des personnes accompagnées car il y a régulièrement une erreur de définition du phénomène.
« On parle d’illettrisme pour un adulte qui, après avoir été scolarisé, ne dispose pas des compétences de base comme lire, écrire ou compter pour être autonome dans des situations simples de la vie quotidienne. Une personne analphabète n’a, elle, jamais été scolarisée »
Démontrer que l’on peut encore apprendre à tout âge, ceci par le biais de différents procédés, s’inscrit pleinement dans ce combat présent dans tous les milieux sociaux avec, malgré tout, une certaine disparité dans les moyens mis en place.
Accompagner et aider en milieu ruralSi ces dispositifs sont légion dans les grandes villes, les territoires ruraux souffrent d’un réel manque de structuration pour lutter contre l’illettrisme.Le réseau s’appuie alors le plus souvent sur l’engagement de volontaires comme Marie-José Navarro, présente depuis plus d’un an auprès des illettrés de Creuse.
« Je voulais profiter de mon temps libre pour lutter contre l’illettrisme. Mon choix s’oriente surtout vers les adultes car j’estime qu’ils sont plus motivés que les enfants qui voient éventuellement cela plus comme une punition qu’autre chose. Nous sommes là pour les aider à mieux vivre et à être mieux intégré »
souligne la retraitée de 69 ans qui accompagne un trentenaire d’origine algérienne et un jeune homme arrivé en France il y a quatre ans et désireux d’obtenir son CAP. Derrière ces actions contre l’illettrisme, se cachent donc des visages, des noms et des vies au service de ceux qui n’ont pas eu la chance de recevoir une éducation suffisante.
Ces rencontres, se déroulant obligatoirement dans un lieu neutre, sont également facilitées par la recherche d’une proximité géographique afin d’éviter tout déplacement contraignant.Avec des demandes en constante progression, aussi bien du côté des aidants que des apprenants, l’UDAF de la Creuse se positionne comme ce pont entre les accompagnés et une meilleure vie sociale et professionnelle. Preuve, s’il en est, de la pleine mesure prise pour mener à bien ce combat d’hier et d’aujourd’hui.
Pour contacter l’UDAF de la Creuse, 05.55.02.08.00. ou à l’adresse 50 Avenue d’Auvergne, 23000 Guéret.
Alix Vermande