En 2004, le discours marquant de Jacques Chirac au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) "où souffle l'esprit de la Résistance"

Les larmes de Simone Veil, un discours qui fait date, des paroles fortes et de symbole...

Au Chambon-sur-Lignon, le 8 juillet 2004,  le président Jacques Chirac appelle solennement "chaque Française et chaque Français à la vigilance, au sursaut" devant la montée  des intolérances, du racisme, de l'antisémitisme, du refus des différences".

Dans ce lieu "chargé d'histoire et d'émotion" où "dans l'épreuve s'est affirmée l'âme de la nation, s'est incarnée la conscience de notre pays", le Président de la République " leur demande de se souvenir d'un passé encore proche, de reste fidèles aux leçons de l'histoire (...) Je les invite à toujours rappeler à leurs enfants le danger mortel du fanatisme, de l'exclusion, de la lâcheté et de la démission devant l'extrémisme. Je leur demande de manifester avec force de notre résolution, notre capacité commune à vivre dans la concorde et le respect".

"Sur cette terre d'asile où souffle l'esprit de la Résistance"

Pour ce déplacement "sur cette terre d'asile" du Haut-Lignon-Vivarais, "où souffle l'esprit de la Résistance", le chef de l'Etat est accompagné de Simone Veil. L'ancienne ministre de la santé, rescapée de la Shoah, ne parvient pas à contenir ses larmes, quand Joseph Atlas, ancien réfugié au Chambon-sur-Lignon, témoigne : "nous avons survécu grâce à eux (...). Ici la population parle peu, ce sont des gens de labeur qui ne m'ont jamais questionné sur mes origines et croyances".

Une autre personnalité fait partie du voyage. Son nom : Jérôme Monod, l'un des plus proches conseillers de Jacques Chirac et vraisemblablement la plume de ce discours qui s'inscrit dans le droit fil de la déclaration du 16 juillet 1995 par laquelle le Président Chirac reconnaissait la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs.

Derrière le discours, la plume de Jérôme Monod 

Ce déplacement au Chambon, Jérôme Monod n'y est pas étranger. L'ancien PDG de la Lyonnaise des eaux confie être resté sur cette terre de refuge pendant un an et demi. Il y revient pour la première fois ce 8 juillet 2004, à l'âge de 74 ans.

De 11 à 15 heures, Jacques Chirac suit le parcours de la mémoire : dépôt de gerbe, arrêt devant la petite maison de Tante Soly, le presbytère protestant, la stèle face au temple.  C'est dans la cour de l'école qu'il appelle au sursaut national pour combattre toutes les formes de racisme.

Jean-Luc Chabaud