Un jeune homme condamné pour des vols dans des voitures et dans un bar à Moulins
Un jeune homme de 18 ans a été condamné à six mois de prison, dont quatre ferme, pour des vols dans des voitures et dans un bar commis à Moulins (Allier).
Il a la larme facile, la facilité à reporter ses responsabilité sur le dos des autres, une capacité à se lamenter sur la France qui « devrait donner sa chance aux jeunes » comme lui.S’il pensait prendre la procureure par de bons sentiments, la tentative a été vaine. Emmanuelle Fredon l’a renvoyé dans ses cordes et aux huit vols qu’il est soupçonné d’avoir commis au bar des Mariniers ainsi que dans différentes voitures à Moulins le 21 avril 2019 (*).
S’il a cambriolé le bar – il a volé des bouteilles et des paquets de cigarettes – c’est sous la pression d’un trafiquant de drogue du quartier du Plessis. « Quand on vous met un 357 magnum sur la tête, vous le faites » - et dans la peur que celui-ci recourent aux « Albanais » pour l’agresser. « Un coup de couteau, c’est vite fait. Après, ils repartent chez eux. On les revoit plus ». Un tableau que la procureure a raillé :
J’attendais aussi la mafia colombienne !
Les vols dans les voitures dont il n’a retiré que quelques cigarettes, c’était sous l’effet de l’alcool : « Les week-ends mes amis achètent de l’alcool à l’épicerie de la rue Régemortes, je bois avec eux ». Et dans l’espoir de trouver de l’argent : « J’ai volé pour arrêter de demander des billets de 10 € à ma maman et pour ne pas l’inquiéter ». Dans la salle, la mère se fait un sang d’encre. D’autant que la procureure a requis huit mois de prison dont quatre mois avec sursis.
Son fils a dix huit ans et demi. Il a quitté l’école en 3e, il a travaillé dans une entreprise et dans une grande surface dont il s’est fait chaque fois renvoyer. La première fois, c’était à cause de sa petite amie, a-t-il expliqué. La seconde, il a « trop ouvert sa bouche ». Dans le box du tribunal correctionnel de Mouilns où il était jugé ce mardi 30 avril, en comparution immédiate, le jeune homme se morfond :
Mon erreur, c’est de faire les choses seul. J’ai toujours été capable de m’en sortir jusque là. Là, je n’ai plus confiance en moi.
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La procureure évoque les alternatives aux poursuites dont le prévenu, mineur, a fait l’objet. Elle évoque le suivi de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) puis, majeur, sa « dérive totale ». Son avocate, Me Boudet, rappelle la jeunesse de son client, sa solitude dans une famille déchirée, un jeune sans domicile, déboussolé : « Il faut lui laisser une chance. Il veut travailler. Il veut s’en sortir ».
Six mois de prisonLe tribunal lui a laissé une porte de sortie. Si sa condamnation est sévère – six mois de prison dont quatre mois ferme – il la purgera en semi-liberté. Il dormira en prison et travaillera le jour à sa réinsertion avec l’association Avenir : « Vous serez pris en main par de bons professionnels », l’a encouragé la présidente Elsa Chenu. « A vous d’en faire quelque chose ».
(*) Il était également poursuivi pour avoir menacé, le 27 décembre 2018 à Yzeure, le propriétaire de son ancien logement avec un pistolet à billes. Il lui devait des loyers. Des faits où deux versions s’affrontent. Le jeune homme a été relaxé.
Leïla Aberkane