Bayrou sur Macron: "tant que je serai là, pas d'OPA sur le centre"
Le président du MoDem François Bayrou affirme mercredi dans un entretien à L'Opinion que "tant qu'il sera là, il n'y aura pas d'OPA sur le centre", et ce alors que l'irruption d'Emmanuel Macron dans le débat public a jeté le trouble chez une partie des centristes.
"Tant que je serai là, il n?y aura pas d?OPA sur le centre! J?en ai toujours combattu les tentatives", a lancé le maire de Pau, après la main tendue du président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde à l'ex-ministre de l'Economie.
"Le centre, ce n?est pas n?importe quoi, ce n?est pas +ni-ni+, ce n?est pas +et-et+, ce n?est pas l?auberge espagnole, où chacun amène son morceau. C?est un projet et une vision qui n?est pas soluble dans les ralliements", a-t-il martelé.
"Il y a ceux qui pensent que le centre doit perpétuellement se rallier à quelqu?un d?autre, toujours se situer en roue de secours, et ceux comme moi qui pensent que le centre doit se faire par lui-même. Je n?aime pas ces vocations de roues de secours béates", a-t-il encore critiqué à l'adresse de M. Lagarde.
Interrogé par ailleurs sur le débat à droite portant sur le thème de l'identité -- Sarkozy la juge "menacée" tandis qu'Alain Juppé la veut "heureuse" -- M. Bayrou a lancé: "On ne va pas y passer l?hiver".
"Ce que doit être l?identité, heureuse, malheureuse, assumée ou exaltée, ce sont des questions purement rhétoriques que les uns et les autres utilisent pour mobiliser leurs partisans. Mais ce ne sont pas les questions de la vie", a-t-il dit.
Sur ce terrain, a-t-il analysé, Alain Juppé, qui défend fortement son concept d'identité heureuse, "fait du judo". "Il cherche à tirer avantage de l?attaque qu?on produit contre lui", décrypte-t-il.
Pour sa part, François Bayrou explique depuis des mois qu'il ne participera pas à la primaire de la droite et soutient Alain Juppé "par intérêt général". Il a prévenu que si Nicolas Sarkozy remportait la primaire il serait libre de se présenter à la présidentielle.
Interrogé sur ses désaccords avec le maire de Bordeaux, il dit qu'ils "n'ont pas le même avis sur les institutions".
"Lui pense que le mode d?organisation de la démocratie en France va bien. Je pense au contraire qu?on ne pourra pas continuer à vivre avec un débat politique et une Assemblée nationale qui exclut 60 % des Français", a estimé M. Bayrou.